I Love My Neighbours
Inconnus à mon bataillon avant ce soir, le trio « grunge/pop/rock » Parisien (merci MySpace) monte sur scène devant un public déjà acquis (tous les moins de 20ans présents avaient clairement fait le déplacement pour leurs copains). Le set commence…une, deux, trois chansons, et l’impression devient certitude: oui l’instrumentation est puissante et solide, portée notamment par un véritable très bon batteur (aucun rapport avec le fait qu’il soit torse nu) et un bassiste qui, loin de briller, assure le job; par contre niveau chant…bien que pas antipathique pour un sou, et ce malgré un look de délégué de lycée du 16e, Jérémy, de son prénom, fait les frais d’une voix très légèrement agaçante: faussement haut perchée et doublée d’une articulation quasi inexistante qui rend impossible la compréhension des paroles.
Je pinaille (quoique quand même) mais quelques bons moments viennent éclairer un set très « dans l’air du temps » délivré par un groupe qui n’a malheureusement pas le talent d’un Stuck In The Sound ; mention spéciale toutefois à la reprise de Bang Bang qui vient prouver que, quand il la pousse, le chanteur peut avoir une très bonne voix!
Votre narrateur excepté, le trio laisse une salle chauffée à bloc, et après tout, c’est ce qu’on attend d’une première partie!
The Elderberries
Ma connaissance de ce groupe se limitait avant ce soir à la session pour SK…autant dire que la découverte allait être quasi totale. Et quelle claque!
Dès le premier morceau, Gone Too Far, la groupe impose son rythme et son énergie débordante. Ils sont cinq, et la scène est tout juste assez grande pour les contenir: un batteur frère caché d’Hagrid, un chanteur tout droit sorti d’un groupe de métal norvégien, deux guitaristes et un bassiste. Bref, de l’homme, du vrai.
Toute cette joyeuse troupe délivre un son basique mais terriblement efficace: clairement, ils n’ont pas pour intention de révolutionner la musique, ne cherchez pas l’innovation ou l’extrême originalité, The Elderberries font dans le rock pur et dur, le classique, le modèle américain vintage mais toujours appréciable quand honoré de la sorte.
Les lignes de basse et de guitare sont classiques, la batterie appuyée, et la voix du chanteur carrément hard…en clair, fermez les yeux: vous êtes à un concert d’AC/DC (australiens on est d’accord, mais culturellement américains), un concert qui sent la bière et la sueur.
Peut-être ce qu’il y a de plus appréciable avec ces gars-là, c’est qu’ils ne cherchent pas à impressionner, ni par des recherches d’effets, ni par des prises de risques: c’est le groupe anti-snob par excellence, et Dieu sait que ça fait du bien de temps en temps de retrouver une simplicité d’exécution et cinq bons musiciens qui ne prétendent pas réinventer la musique rock.
J’irai même au-delà: ce concert m’a fait l’effet d’un voyage dans le temps dans le rock ricain, d’une K7 coincée dans une vieille Cadillac de location sur une route poussiéreuse, de ces compilations for the road avec un cowboy sur la pochette.
Ces refrains scandés, ces mélodies implacables, ces riffs de gratte, cette gestuelle du chanteur (micro en avant, jambes en arrière), un set impeccable de bout en bout devant un public ultra réceptif. Palme d’or à ma voisine déchaînée et persuadée que le titre de la chanson est I want a blowjob (avec mime à l’appui).
Comme pour donner raison à tous les murmures qui parcourent la salle, les plus yankee de tous les clermontois amorcent la fin avec une reprise d’AC/DC qui leur va comme un gant en cuir, Let There Be Rock, indeed…
Discographie
The ElderberriesPhotographe : Benjamin Lemaire
Sympa la chronique!
Par contre je suis pas d’accord quand vous dites « les moins de 20ans présents avaient clairement fait le déplacement pour leurs copains ». J’ai moins de 20 ans (19) et je suis venue pour les Elder. D’ailleurs c’est possible que je sois votre « voisine déchaînée » vu que dans le genre… Je suis trop moche sur les photos d’ailleurs!
Elles sont vraiment cool vos photos! Bien prises! Et super concert, malgré un son à revoir.
J’ai beaucoup aimé The Elderberries, rock efficace comme tu le soulignes dans l’article. A aller revoir sans hésiter.
En revanche, j’ai trouvé le son trop fort, ce qui est un peu dommage, puisque clairement à la fin du set, on a mal aux oreilles…