Local Natives – Gorilla Manor

Local Natives : Gorilla Manor
Après quelques titres déjà très prometteurs, les cinq californiens sortent enfin la version longue. Attention, très fort potentiel addictif. Numéro un (sur un) de mon top 2010.


Essayons d’être objectifs : Gorilla Manor est une merveille.

Bannissez d’entrée les comparaisons hâtives avec Animal Collective ; je ne me souviens plus très bien d’où j’ai pu lire ça, mais c’est une pure connerie.
Non, Local Natives n’est pas un énième groupe de l’année à valeur ajoutée douteuse, suscitant un engouement journalistique suspect (cf : 2009, The Xx ; 2009, Charlotte Gainsbourg ; 2009, Julian Casablancas).

Tranquillement planqués dans le quartier de Silver Lake (si vous cherchez sur Google Maps, entrez bien « Silver Lake, Los Angeles, CA », sinon vous risquez, comme moi, de vous retrouver au milieu du Yosemite, poétique oui, mais sans vérification plus poussée vous auriez eu droit à des comparaisons lyriques avec des castors et des pissenlits), ces cinq potes de fac (pensez American Pie mais avec des chemises de bucheron canadien) se sont gorgés de soleil, ont appris à se connaître musicalement sur le bout des doigts, et se sont laissés le temps de mûrir.

Discographie

Local Natives - Gorilla Manor


Ils réalisent ainsi l’alliance subtile de la simplicité d’une vie au volant d’un vieux van fonçant sur la Pacific Highway 1, et de la complexité inhérente à un son à étages.

Toute l’intelligence des douze compositions de cet album naît de l’interaction de ces cinq bonhommes : les voix s’entremêlent, tour à tour éthérées, poignantes, planantes, taquines, jouant des harmoniques, la section rythmique avance sans jamais se faire poussive, les guitares évoluent en arpège, soutenant une ascension progressive vers un Icare enfin réussi.

On se laisse guider, poussés par un vent sonore puissant mais d’une infinie douceur, comme un survol de Malibu en deltaplane (non, pas pour la contre-plongée sur Pamela Anderson).

Ces gars-là ont un sens de la mélodie imparable, qu’on ne sent pas venir mais qui paraît tellement évidente une fois là. C’est une musique qui rend heureux, qui réchauffe, qui se redécouvre à chaque écoute tellement la profondeur de champ est conséquente.

Si en plus j’vous dit qu’en live ça tabasse… la preuve ici.

Local Natives – Gorilla Manor
8/10
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