n’é
Je suis mitigée, n’é un vendredi soir, c’est quitte ou double, mais sans vous plomber la soirée, vous aurez sûrement envie d’aller rincer l’introspection dans une soirée entre amis. N’é nous joue de la pop mais pas insignifiante. Au niveau des thèmes, ses paroles semblent vouloir nous rassurer en soulignant qu’il va bien – mais quel besoin de le préciser dans des chansons aussi mélancoliques ?
Le début est difficile, il s’emmêle un peu les pédales – qu’il a multiples d’ailleurs. Au résultat, sa voix sur la boucle d’harmonique se fait incertaine. Mais personne ne pipe mot pendant le couac, et il enchaîne, les yeux braqués sur une ligne d’horizon où nous ne sommes pas.
Sa voix se fait plus assurée au fur et à mesure des morceaux. Sur ‘Tout va bien‘, qu’il joue d’habitude avec les baden baden, je regrette un peu l’apport du groupe, mais cette chanson détonne moins dans son set. Il joue avec ses pédales, lance un sample, une petite ritournelle un peu métallique et on se plonge dans son univers – mais le public commence à se dissiper, sûrement parce qu’il ne maintient pas le contact avec cette salle comble.
Sur une chanson, les vers sont brisés, le nombre de pieds cassés pour créer une double entente dans les paroles. Puis brusquement, l’ambiance est elle-même brisée, il invite Lili à le rejoindre pour une reprise de ‘L’Autre Bout du Monde‘. Je n’aimais pas l’originale d’Emily Loizeau, mais depuis qu’on m’a fait découvrir les baden baden, j’ai apprécié une autre dimension à cette chanson.
Il finit son set sur ‘Jeannette‘, celle que je vous avais proposé d’écouter – c’est d’ailleurs la seule que je reconnais de son MySpace. Ses paroles sont plus personnelles qu’avec les baden baden, mais le style est très très proche du groupe. Serait-il à la recherche d’un style qu’il aurait déjà trouvé au sein des baden ? N’é n’incarnant pas une personne qu’on qualifierait d’expansive, pourquoi choisir de se livrer de cette manière à un public ? mon ressenti décèle un possible besoin cathartique.