Tune Yards
Pour les chanceux qui ne la connaitraient pas encore (chanceux d’avoir encore le plaisir ingénu de la découverte), Tune Yards cache Merrill Garbus, une canadienne qui ressemble à Tori Spelling mais en drôle et authentique.
C’est une véritable folle comme l’on en voit que trop rarement. Déjà soupçonnée de génie créatif brouillon (ça a du bon le brouillon) sur son excellent album, elle se révèle excellente sur scène.
Simplement accompagnée d’un bassiste, elle s’amuse, crée, sample, gratte furieusement son ukulélé et joue de sa voix qui ne ressemble à rien d’autre: une palette d’octaves impressionnante, des décrochés vertigineux et une technique proche d’un chaman indien.
La classer se révèle impossible et c’est tant mieux: il ne sert à rien d’essayer de l’appréhender, il suffit de se laisser porter, d’abandonner ses cadres à l’entrée, et de la suivre, le sourire aux lèvres, vers des sommets venteux.
Mugison
Jusqu’ici on avait eu l’Islande mystique et délicieusement pesante (Sigur Ros), l’Islande délurée et audacieuse (Björk), ou l’Islande chamallow (Mùm)…avec Mugison, bienvenue dans l’Islande blues.
Un physique de bûcheron (en fait fils de pêcheur), un sourire ravageur et la blague à tout-va, Mugison est seul avec sa guitare acoustique qu’il fera gémir comme une électrique. Doté d’un organe surpuissant (sa voix hein!), qui ferait pâlir John Davis et Bono, il enchaîne les chansons inspirées la plupart du temps de frustrations sexuelles, des compositions ciselées à la hache, avec toujours un mot d’introduction histoire de situer le contexte. Sa voix prend aux tripes dès les premières secondes, et s’embarquer dans ses histoires se fait sans même s’en rendre compte…Sa rugosité se fait touchante, comme un ours qui ne saurait pas comment s’y prendre pour décortiquer une crevette.
Le bonhomme est bien alcoolisé, tellement qu’il tombera de sa chaise, mais continuera à jouer une fois par terre! ils sont sympa ces islandais…
Discographie
Mumford & SonsMumford & Sons
Pour leur tout premier concert en France, les londoniens de Mumford & Sons ont bénéficié d’un public complètement acquis à leur cause (à dominante anglo-saxonne d’ailleurs)…et ils le valent bien!
Si effectivement au look et à l’accent aucun doute n’est possible, pas de mensonge sur la marchandise, les quatre gars sont bien anglais, au son, par contre, rien à voir avec la verte contrée du pudding.
Issus de la même promo folk que Noah & the Whale (camarades de classe d’ailleurs), la comparaison s’arrête là: chez Mumford & Sons, c’est l’Amérique qui chante. Les pieds dans la Manche mais le coeur dans les champs du Midwest, ces quatre fermiers ont réussi un voyage temporel et dynamique dans un monde qui a priori n’est pas le leur.
Peut-être est-ce le banjo, omniprésent, ou la basse remplacée par une contrebasse, toujours est-il que c’est bien de bayou que l’on rêve en fermant les yeux sur leur musique.
Marcus, le chanteur, précise d’emblée qu’il transpire fortement, histoire que l’on ne méprenne pas ses gouttes pour des larmes. Sa voix est tout bonnement incroyable, surtout venant d’un type au physique de poupon, je n’ai pas pu décrocher mes yeux de sa gorge pour tenter de comprendre d’où un tel son pouvait sortir. Winston, au banjo, est un véritable poète de la corde et c’est lui qui impulse ce caractère si particulier qui pousse la salle à décoller à chaque chanson.
Au final, une véritable fête de village du Kansas, emmenée par des gars qui savent divinement bien mener la danse, une parfaite clôture pour une soirée parfaite.
Tune-Yards, c’est génialissime, les autres artistes de la soirée ne sont que pets de mouche à côté…
Dès les premières notes de Murr murr, la description du bucheron aidant, j’ai pensé de suite à Bjorn Berge. Après avoir écouté les titres présents sur leur page myspace, l’analogie s’arrêtera là. Il faut reconnaître à Bjorn Berge sa dextérité impressionnante cela dit.
I’m alright est une chanson très belle. Par contre je préfère la version de cette vidéo de Murr murr.