Pendant que d’autres vont venir se toucher le tympan avec des groupes de cinquième division slovène, se taper une énième dépression avec les doubles 0 XX, voilà le patron de retour aux affaires.
Il a mis à genoux Trent Reznor avec sa version de Hurt et a rendu écoutable U2 avec son absolution de One.
Bref.
Une guitare. Quelques types de confiance ( Matt Sweeney de Chavez et Zwan, une doublette des Avett Brothers, etc…).
L’affaire commence très fort avec Ain’t No Grave (Gonna Hold This Body Down) de Claude Ely, prêtre de Virginie. La dernière chanson enregistrée par Cash selon le L.A. Times. La recette fonctionne à merveille. Un bruit de chaîne, une Amérique profonde et crade, un climat poisseux et oppressant. Évidemment la messe est dite assez rapidement et l’auditeur se retrouve rapidement à genoux.
La Sheryl Crow se fait aussi croquer par le Vieux et malgré la faiblesse originelle du titre, Cash reprend la chose correctement. Can’t Help But Wonder Where I’m Bound du compatriote Tom Paxton est reprise par Cash à la voix d’une fragilité solide et aux guitares scintillantes. Kris Kristofferson prend une fessée avec la version de For the Good Times.
Tiré des mêmes sessions que le volume V, ce dernier (?) volume bénéficie donc de ce dépouillement macabre mais si serein. Et de ses minutes magiques: Redemption Day glace, réchauffe, se glisse dans les veines insidieusement.
Évidemment, l’auditeur de 2010 a tous les droits et peut faire la fine bouche. Car il n’est pas aisé de sortir un nouveau volume. On touche ici la perfection. Difficile de trouver un défaut aux dernières sorties de Cash. Difficile d’aller le chercher. Certains vont critiquer le choix des instruments, d’autres la production. Ici, on peut aller critiquer le choix des chansons. Certaines ont certainement moins d’impact. Peut être. On est conciliant et vous les trouverez tout seul.
De là haut, Cash vient de graver un nouveau commandement aux Tables de la Loi. Amen!
On ne s’en lasse jamais.
Impatient d’écouter ce nouveau volume. Pour ma part, un de mes albums fétiches est American recordings IV. Tout y est parfait, l’interprétation, la production, les clips,… A tomber.
Chronique fa foi très bien écrite, et qui donne bien envie d’écouter ce nouveau volume !