The SUGAR PLUM FAIRY pr.
The SUGAR PLUM FAIRY pr. ouvre la soirée, invité par la violoniste de Narrow Terence, que l’on retrouve d’ailleurs sur l’album du trio, Shades of Grey, sorti en Janvier.
Sugar Plum Fairy, c’est une basse, une batterie et un clavier, relevés des vidéos de Nathalie Villeaud projetées sur deux globes. Voilà pour l’image. Pour le son le trio envoie gentiment une pop classique, pas dérangeante, mais pas dénuée de charme. Des mélodies mélancoliques, légères, en forme de bande son. Malgré tout, l’ambiance reste un poil froide. On ne se déchaine ni sur scène (Ah si, les jambes du chanteur derrière son clavier. Un peu.), ni dans la salle. La faute à la configuration de la salle peut-être. Au Café de la Danse, c’est tout le monde sur ses fesses. L’énergie se sera perdue dans le mètre et demi qui sépare la scène des premiers spectateurs.
Narrow Terence
Puis Narrow Terence entre sur scène, ou du moins les frères Nicolas et Antoine Puaux et leur violoniste Christelle Lassort (qui tourne en 2010 avec Wax Tailor), pour l’acoustique Alcohol. Si on ajoute à ça la dégaine de vikings échoués dans le port de Brest des deux frères, le ton est donné. Ils sont rapidement rejoints par le reste de la troupe. Inutile de dire qui joue quoi, parce que les instruments tournent aux grès des morceaux pour donner l’impression d’un joyeux bordel bien maitrisé.
Discographie
Narrow TerenceLe gros du set consiste en des morceaux du second album, Narco Corridos sorti cette année. La multitude de guitares crisse de façon jouissive, la batterie est foisonnante et tout sauf métronomique. Quand le chanteur joue des fûts, il fait l’effet d’un bulldozer.
Evidement, vu les ambiances crépusculaires de caves enfumées et le relatif bric à brac utilisé, impossible de ne pas penser à Tom Waits et à sa discographie en forme de bande originale pour nuits de perditions. Surtout quand on entend la voix d’Antoine Puaux qui donne l’impression d’avoir vieilli dans le même fut de chêne que le chanteur américain. Et sans tomber dans la caricature s’il vous plait. Mais plus on avance, plus l’analogie parait réductrice. Les ambiances deviennent de plus en plus lourdes et on a du mal à en définir les contours. Les mélodies sont soignées et surprenantes, le son est crade juste ce qu’il faut. On a le droit à autant d’ambiance que de morceaux, ou presque : un coup de jazz, un coup de folk, des sonorités un peu balkaniques, et des gros riffs qui tâchent, limite métal (the Weakness of the Sheep notamment). Non pas limite d’ailleurs. L’énergie est autant dans leur musique que sur scène. Les musiciens se défient à coup de guitares, dans des attitudes plus proches de celles de metalleux que de folkeux, même noisy.
Mais il ne faut pas croire que Narrow Terence ne fait que ruer dans les brancards. La grosse voix qui sent le cigare d’Antoine, laisse parfois la place à celles plus douces de son frère et de la violoniste, pour des ambiances plus délicates (le faussement gentil How She Ruined My Life), ou des instrus percutantes (Narco Corridos, dont on aura un décryptage dans un monologue humoristico-politique) et tout aussi maitrisées. Le tout accompagné de jeux de lumières soignés qui collent à merveille aux différentes ambiances.
Le groupe joue sur tous les tableaux avec autant de dextérité, et fuit la lassitude. La salle est conquise, debout et en redemande. Visiblement, c’est carton plein pour Narrow Terence.
J’aime beaucoup celle où le chanteur [Antoine ?] tient sa cymbale avec son petit œil mutin. Pas réussi à en faire une dans le genre :)
Les photos sont tout simplement sublimes !
Merci merci :)
very nice Alain!!
Superbes photos et super bien écrit, cela donne vraiment envie de les voir en concert ;-)
Je confirme qu’il faut voir les Narrow Terence sur scène, je les ai vu 3 fois en 2008 (Chorus, Rock En Seine, Bataclan) et je trouve qu’ils ont pris de l’ampleur, c’est très très bon.