Les années qui passent ont rendu leur verdict : la musique des Thugs n’a pas vieilli. Comme pour Pacific Street des Pale Fountains ou les quatre premiers Pixies, le temps a servi de révélateur. Les tons des chansons de ce groupe angevin n’ont pas jauni. Mieux les tons monochromes des mélodies se sont même renforcés.
Formé au début des années 80, Les Thugs ont écrit des disques impeccables qui restent juvéniles si on les compare aux disques de leurs anciens camarades de classe. Seul groupe français signé chez Sub Pop, Les Thugs ont tourné avec Nirvana et Tad. Qui peut encore écouter raisonnablement God’s Balls, le premier disque de Tad Doyle ? Pas grand monde.
Les Thugs – As Happy As possible
Patrick Foulhoux, ex-directeur artistique de la maison de disques Spliff Records (Real Cool Killers, City Kids) et fondateur du label Pyromane Records avait déjà écrit trois livres sur le rock. Le quatrième est donc consacré à ce groupe discret, travailleur aux allures puritaines. Richement documenté, Les Thugs Radical History est aussi intègre que l’objet auquel il est consacré. Au fil des pages, on redécouvre un monde où le disque était roi et où Internet n’existait pas. La signature des Thugs chez Sub Pop, leurs immenses tournées, leur collaboration avec Kurt Bloch possèdent les couleurs d’une pellicule que seules les pellicules ont. Aucun appareil numérique ne peut faire les couleurs d’une pellicule Kodak. Plus personne ne pourra refaire la carrière des Thugs. Plus personne ne pourra enregistrer des disques avec Steve Albini comme les Thugs et plus personne ne pourra faire vibrer David Dufresne ainsi.
Préfacée par Virginie Despentes, fan inconditionnelle des Thugs, cette biographie jette enfin un éclairage sur les coulisses d’un groupe qui se fichait des modes et qui a tout donné pour la musique.
A noter que la qualité de la mise en page et de l’impression est plus que formidable.
Les Thugs - Live Paris 1999
Les Thugs Radical History de Patrick Foulhoux est disponible aux éditions du Boulon.
Bonjour Louis,
Merci pour cette belle chronique.
Patrick Foulhoux