Benjamin Biolay a tout gagné avec son Grand Prix cette année malgré les pleureuses pessimistes du monde de la culture et sans doute parce que les peines de cœur qui irriguent son oeuvre sont la chose la mieux partagée par chacun d’entre nous. Comment est ta peine va finir l’année avec 10 millions de vues même si certains ou certaines ont du l’écouter en boucle. Aimer avec des mais est un sujet sans fin et comme l’écrit si justement Pierre Reverdy, “il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour.” Alors Benjamin Biolay creuse son sillon avec quatre tours de pistes supplémentaires, Rue Saint-Louis en l’Île avec Juliette Armanet et « une chanson qui sent bon le chagrin », L’amour, le tennis et le souvenir de ses « rires, [de] l’intérieur de [s]es cuisses », Parc fermé avec Adélaïde Chabannes de Balsac (Therapie Taxi) « au milieu de milliers de solitaires » et le sublime Je reviendrai qui nous fait « quitter la Terre, en pensant à l’amour, comme toujours ». Alors qu’est-ce qui pourrait sauver l’amour ? Jeter à la mer des bouteilles vides ? Peut être.
Benjamin Biolay avec Juliette Armanet – Rue Saint-Louis en l’Île
Discographie
Benjamin BiolayUne chanson qui sent bon le chagrin
Pour te dire combien je suis seul
Pour te dire combien je suis las
Un couplet aux airs de faux refrain
Pour dire combien la vie est laideOui, combien elle est dégueulasse
Une chanson qui frise la complainte
Pour te dire que la pluie est triste
Pour te dire que la neige est crade
Que la lumière n’est que demi-teinte
Que j’ai l’air d’un équilibriste
Plus que d’un avaleur de sabresJe me souviens
De ton dos rue Saint-Louis en l’Île
Puis rien de rien
Plus un mot, un battement de cilsJe me souviens, je me souviens
Une chanson qui sent bon le chagrin
Te dire que j’ai un chat persan
Qui se niche au fond de ma gorge
Un couplet aux airs de faux refrain
Qui sent ni la sueur ni le sang
Pareil au chant du rouge-gorgeUne chanson qui jouxte mes prières
Pour te dire que je me sens vide
Pour te dire que j’suis une épave
Et que je n’vois même plus la lumière
Mais dans le noir des pyramides
Pardonne-moi, je sors du cadreJe me souviens
De ton dos rue Saint-Louis en l’Île
Puis rien de rien
Plus un mot, un battement de cilsJe me souviens, je me souviens
Je me souviens, je me souviensUne chanson qui sent bon la rancœur
Pour te dire combien je suis las
Pour te dire combien je suis l’ombre
L’ombre de moi-même et puis encore
Ma peau est revêtue de glace
Et mes idées noires en surnombreUn couplet en forme de douceur
Pour dire que je n’ai plus de place
Dans ton sillage et tes silences
Une chanson qui rêve de chaleur
À écouter si le temps passe
En ne laissant qu’un vide immenseJe me souviens
De ton dos rue Saint-Louis en l’Île
Puis rien de rien
Plus un mot, un battement de cilsJe me souviens, je me souviens
Rue Saint-Louis en l’Île
Je me souviens, je me souviens
De rien
Je me souviens, je me souviens
Rue Saint-Louis en l’Île
Je me souviens, je me souviens
Un battement de cils
Je me souviens, je me souviens
Rue Saint-Louis en l’Île
Un battement de cils
Je me souviens
De ton dos rue Saint-Louis en l’Île
Benjamin Biolay – L’amour, le tennis
En quittant la chambre, aux draps blanc maculé
J’écrasais ma cendre, de la neige en plein mois de juillet
En quittant les draps, j’ai déposé sur ton frontUn baiser plus froid, plus froid qu’une lame de fond
Si j’avais su que c’était, la dernière nuit d’amour
Je me serai tu, ou tué, si j’avais su qu’autour de nous
Virevoltaient les vautoursJ’avais tout, l’amour, le tennis
J’aime tes rires, l’intérieur de tes cuisses
On faisait tout, l’amour puis la guerre
On se manquait de respect, mais en versDans la chambre en vire, on nous nous sommes tant aimé
Moi j’ai le cœur sinistre, charmante maison de plein piedEn quittant la chambre, c’est la vie, la vie que je quittais
Comme j’avais le cœur tendre, comme j’envie, j’envie celui que j’étaisJ’avais tout, l’amour, le tennis
J’aime tes rires, l’intérieur de tes cuisses
On faisait tout, l’amour puis la guerre
On se manquait de respect, mais en vers
Comme le moins swag des califs
J’étais p12 aux qualif’L’amour, le tennis, l’intérieur des cuisses
J’avais l’amour, le tennis, l’intérieur des cuisses
L’amour, le tennis, l’intérieur des cuisses
J’avais l’amour, le tennis, l’intérieur des cuissesL’amour, l’amour, l’amour, l’amour, mour, mour, mour, le tennis
L’amour, l’amour, l’amour, l’amour, mour, mour, mour, le tennis
L’amour, le tennis, l’intérieur de te cuisses
L’amour, le tennis, l’intérieur de te cuisses
Benjamin Biolay & Adé – Parc fermé
Parc fermé, tant pis je vais flâner vers
Notre Dame brûlée, tant pis je reste sur le macadam, pavé
C’est presque rien mais j’en fais tout un drameYeah, yeah
Parc fermé, tant pis je vais tenter de boire un verre glacé
Au milieu de milliers de solitaires, je sais
Je n’aime la mer que lorsque je suis sur Terre
Yeah, yeahParc fermé est-ce une avalanche, un imprévu
Je sentais bien que la Terre penchait dès le début
Nous portions des mitaines, au bon temps de la SamaritaineParc fermé, je rêvais de retrouver ce vieux banc d’acier
De regarder passer la vie des gens, passer
Et par le grand soleil chauffé à blanc, qu’on se toucheYeah, yeah, yeah
Parc fermé, je vais me contenter d’imaginer, laisser
L’effet que ça ferait de t’embrasser, je sais
Que rien ne pourra jamais te remplacer, ni ta bouche
Yeah, yeah, yeahParc fermé est-ce une avalanche, un imprévu
Je sentais bien que la Terre penchait dès le début
Nous portions des mitaines, au bon temps de la SamaritaineSous le pont neuf il y a plus que des vieux
Sous le pont neuf il y a plus que des vieux
Sous le pont neuf il y a plus que des vieux
Yeah, yeah, yeahParc fermé, je ne sais plus où aller je suis désemparée
On devait se retrouver là devant les rosiers
Je t’attendais mais je n’ai plus le courage, yeah, yeah, yeah
Yeah, yeah, yeahParc fermé, retourner à la case départ ou avancer
Je veux prendre le large, marcher toute la journée
Je t’ai laissé un avis de passage
Yeah, yeah, yeah
Benjamin Biolay – Je reviendrai
Je reviendrai voir l’endroit, où j’ai grandi naguère
Et je me tiendrai bien droit, comme le suggérai ma mère
Je reviendrai vers la place, des marais dans le chien-loupJe reverrai la surface, à même la bouche d’égout
Puis reviendrai à Saint-Just, sur des vestiges de bohème
Revoir des filles que j’ai vu nue, avant que j’en fasse des poèmes
Oui je rentrerai par-ci, et ressortirai par-là
Ce fut un plaisir merci, mais pardon pour les dégâtsLes feux de forêts, parfois j’aimerais
Revoir un peu de verdure, sans faire une ode dessus
Reprendre un peu des bitures, avec mes chers disparus
Et retourner voir les putes, en parti pour le principe
De tailler la discute, avant de baisser mon zipEt puis non de non, je m’en irai pour de bon, pour de bon
Que je le veuille ou nonJe reviendrai voir le sud, dans la peau d’un feu-follet
J’aurai les iris en sucre, pour nos noces de lait
Puis voir le sud du sud, au cas où j’y serai
La vie du pompier est rude, sans les feux de forêt
Puis j’irai voir mon amour, oui celle que j’adorais
Même si elle gît sous la tourbe, et les rameaux imparfaits
Puis j’irai voir mes enfants, mes trésors, mon reflet
Leur dirai de rire toujours, car les rires c’est plus gaiPendant les coups de pagaie
Puis après j’irai,
Revoir un peu le bon Dieu, celui qui m’a fabriqué
Lui dire t’aurais pu faire mieux, sauf votre respect
Puis à cru sur les comètes, je dessinerai des moutons
En faisant le cri des mouettes, jusqu’au bout comme un con
Puis non de non, je m’en irai pour de bon, pour de bon
Que je le veuille ou nonJe reviendrai voir la mer, le temps d’un faux retour
Puis je quitterai la Terre, en pensant à l’amourComme toujours, comme toujours, comme toujours
Benjamin Biolay – Tous les cris les S.O.S
Comme un fou va jeter à la mer
Des bouteilles vides et puis espère
Qu’on pourra lire à travers
S.O.S. écrit avec de l’air
Pour te dire que je me sens seul
Je dessine à l’encre vide un désert
Et je cours je me raccroche à la vie
Je me saoule avec le bruit
Des corps qui m’entourent
Comme des lianes nouées de tresses
Sans comprendre la détresse
Des mots que j’envoie
Difficile d’appeler au secours
Quand tant de drames nous oppressent
Et les larmes nouées de stress
Etouffent un peu plus les cris d’amour
De ceux qui sont dans la faiblesse
Et dans un dernier espoir disparaissent
Et je cours je me raccroche
A la vie je me saoule avec le bruit
Des corps qui m’entourent
Comme des lianes nouées de tresses
Sans comprendre la détresse
Des mots que j’envoie
Tous les cris les S.O.S.
Partent dans les airs dans l’eau
Laissent une trace dont les écumes font la beauté
Pris dans leur vaisseau de verre
Les messages luttent mais les vagues
Les ramènent en pierres d’étoiles sur les rochers
Et j’ai ramassé les bouts de verre
J’ai récolté tous les morceaux
Tout était clair comme de l’eau
Contre le passé y’a rien à faire
Il faudrait changer les héros
Dans un monde où le plus beau reste à faire
Et je cours je me raccroche à la vie
Je me saoule avec le bruit
Des corps qui m’entourent
Comme des lianes nouées de tresses
Sans comprendre la détresse
Des mots que j’envoie
Tous les cris les S.O.S.
Partent dans les airs dans l’eau
Laissent une trace dont les écumes font la beauté
Pris dans leur vaisseau de verre
Les messages luttent mais les vagues
Les ramènent en pierres d’étoiles sur les rochers
Benjamin Biolay – Grand Prix
- Comment est ta peine
- Visage pale
- Idéogrammes
- Comme une voiture
- Vendredi 12
- Grand Prix
- Papillon noir
- Ma route
- Virtual Safety Car
- Où est passée la tendresse
- La roue tourne
- Souviens toi l'été dernier
- Interlagos Saudade
- Rue Saint-Louis En L'Île
- L'amour
- Le Tennis
- Tous Les Cris Les S.O.S
- Parc Fermé
- Je Reviendrai