Et puis Mansfield.TYA, quand même, que l’on aime ou que l’on n’aime pas, propose, provoque des choses, des ressentis. Ça laisse venir des histoires, celles propres à chacun. Mansfield.TYA ne fait pas partie de celles et ceux qui cadrent, qui cernent leurs chansons, qui prennent par la main pour faire le tour du vide de leur musique indolore, sans imaginaire. Sans rien d’autre que leurs textes qui n’amènent jamais plus loin que le sens premier des simples mots, sitôt finis d’être prononcés.
Mansfield.TYA – Auf Wiedersehen
Discographie
Mansfield.TYAAlors oui, pour tout ça, et sans rien en dire, sans jamais en parler, Monument Ordinaire ça pourrait ressembler à une fête foraine dans un abri atomique. Ou alors un bal masqué un peu flippant, un peu flippé. Avec joyeusement réuni, un joli pêle-mêle de travs, d’autos-tamponneuses, de bourgeoises déguisées, de vierges dans une salle d’attente, de cracheurs de feu, de bonnes sœurs sans les vœux, ou de vagues policières en cuir qui auraient perdu leur sex-appeal et qui le chercheraient vainement dans les pissotières d’une discothèque de province. On pourrait tout aussi bien y croiser Nosferatu dansant le jerk au son des Bérus, ou surprendre dans un coin et à l’ombre des spots, Jeanne d’Arc roulant des pelles au capitaine Haddock, avec quelques doigts inquisiteurs, sous le t-shirt ou dans la culotte.
Oui, Monument Ordinaire, ça pourrait être ce joyeux bordel grandiose. Mais à n’y voir ou n’y chercher que ça, on se tromperait beaucoup. Et on ne le trouverait pas vraiment. Car si derrière on sent ce truc punk, ce sol qui colle aux pompes, ce parfum violent ou bestial, ce spleen gothique délicatement suranné de séduction et de mort, c’est finalement assez loin. Presque apaisé.
Car au fond, Monument Ordinaire, ça a la gueule d’un pique-nique surpris par la pluie, ou d’un goûter au milieu des tombes. C’est un peu braque, toujours, et un peu simple, enfin, et puis pas totalement triste, et encore moins si joyeux. En fait, ça a un goût d’après. Après les choses. Après des gens. Et sur elles, et pour eux, on danserait. Ou pleurerait. Derrière Monument Ordinaire se cachent cette pluie, ce sourire. Un désir, une bouche, une peau, un sein. Un regret. Un aveu. Un silence, une solitude, à regarder dehors par la fenêtre un jardin vide. Il y a le manque, celui de l’autre, celui qui rappelle l’envie. Et qui fait se souvenir.
Un jour, tout pouvait être beau.
Mansfield.TYA – Stèle 6 — Tempête
- L'acqua fresca
- Ni morte ni connue
- Auf Wiedersehen
- Tempête
- Les filles mortes
- Petite Italie
- Le parfum des vautours
- Soir après soir
- Le couteau
- La montagne magique
- Une danse de mauvais goût
- Le sang dans mes veines