Les Dupont font partie de ces musiciens qui depuis une quinzaine d’années ont su construire une carrière sans compromission aucune naviguant entre house music et musique industrielle flirtant avec le hardcore. Après un passage dans l’écurie Omnisonus Didier Blasco et Louis-Frédéric Apostoly créent leur propre label Lysis en 2002. Leur dernier album en date « Cineteek Rex » assez abrupt au premier abord se révèle au fil des écoutes tel un millefeuille sonore dont on ne cesse d’explorer la richesse. Le titre « Hiroshima », référence directe à l’œuvre de Marguerite Duras ouvre le disque et vous explose en pleine tête avec sa rythmique hardcore trépidante. On sait d’entrée de jeu qu’on ne se situe pas en terrain connu et balisé d’avance et qu’il faudra faire un effort certain. Quand on sait que 3 titres ont été enregistrés en live dans un abattoir (Theater of Pain Part 1 et Part 2, Carcasses), que Les Dupont ont intégré des œuvres de Wagner et de Prokoviev, que Deleuze fait une apparition sur « Someone else’s dream » , qu’on peut entendre l’activiste écologiste Severn Cullis-Suzuki lors de son discours au Sommet de la Terre de Rio en 1992, on se dit que Les Dupont en oscillant entre hardcore et dark-ambient nous propose un album qui mérite toute notre attention en conviant ainsi Throbbing Gristle, Coil et tonalités plus apaisées dans leur magma sonore.
Les Dupont - Cineteek Rex