Les Nuits Sonores
L’an dernier, plus de 67 000 aficionados ont remué leurs hanches sur les beats et sous les lights. Lyon espère encore cette année attirer l’Europe des dancefloors malgré les avions qui tombent, le volcan Eyjafjöll qui fume ou Michel Laroque qui revient payer ses impôt en France avec rigueur. Mais attention, ici, la nuit on ne rave pas dans un champ de betteraves avec la lune pour témoin, on ne se met pas la tête à l’envers lors d’un apéro biture lancé sur fessebouc. Non, aux Nuits Sonores lyonnaises, c’est toute la ville qui danse à l’unisson, de friches industrielles en musée, de cinémas en clubs, de salles de concerts en bars, du vénérable théâtre des Célestins à la piscine du Rhône. Le festival n’est donc pas un rendez-vous pour happy few, il va à la rencontre de tous les publics, fins connaisseurs, amateurs éclairés ou complets novices au détours de déambulations avec le circuit électronique et ses 14 étapes gratuites (jeudi 13 mai de 18h00 à 7h00), les apéros sonores dispersés dans 6 lieux stratégiques (les 3 jours de 14h à 22h30), les siestes sonores au parc de Gerland (dimanche 16 mai de 12h à 20h) avec Francesco Tristano (Aufgang). Bien sûr, l’épicentre demeure le Marché Gare et ses 4 scènes dont une en extérieur où défileront les têtes d’affiches comme Vitalic, Yuksek, UNKLE, les locaux d’Agoria, Jamie Lidell ou le fidèle Laurent Garnier.
Mais comme le festival se veut être « le décodeur des cultures innovantes, passées, présentes et futures », il ne défriche pas que le champ électronique mais aussi laboure en terre rock et autres avec Jim Jones Revue, The Almighty Defenders, Hot Ship, A Place To Bury Strangers, The Go! Team, Liars, les vétérans Gang of Four ou encore la bombe Uffie.
Discographie
Laurent GarnierEt comme si ce n’était pas suffisant, les nuits sonores investissent aussi le théâtre des Célestins pour une performance spéciale de The Residents, occupent la piscine de Lyon pour un All day long mettant en avant le label français Kill the dj ou en proposant des ateliers musicaux aux enfants de 4 à 10 ans animés par le professeur Jaumet (The Married Monk, Zombie Zombie), des concerts comme pour les grands mais pas gnan gnan (Busy P alias Pedro Winter, boss de Ed Banger et manager historique de Daft Punk puis de Justice) et avec en prime un bar à sirops pour s’accouder comme papa avec sa pinte de bière. Les Nuits Sonores donnent en outre une carte blanche à la ville de Montréal, ville jumelée à Lyon avec des concerts, des films, des expositions au palais de la Bourse, mais aussi s’intéressent à la dimension visuelle de la culture électronique avec le programme images sonores crée par l’association Arty Farty. Enfin, il ne faut pas oublier « Extra ! », la programmation barrée du parcours chic avec fish and dips pour se requinquer avant d’aller guincher, disco croisière, concours de la plus belle sonnerie de téléphone, Pacman géant dans les rues, nightclubs pour bambins, ou défilés mutants.
Au total vous l’aurez compris, les Nuits Sonores sont plus qu’un festival de musiques électroniques, c’est un rendez-vous convivial où le coeur de la ville bat au rythme des concerts, la pseudo froideur de Lyon se noit dans le Rhône ou l’infâme Beaujolais, Lyon demeure une ville affranchie !