The Divine Comedy – Bang goes the knighthood

Who the fuck is Neil Hannon ? Un petit génie. Et une victime désenchantée mais enjouée de la crise de l'industrie du disque.


Viré de Parlophone sans doute pour ventes insuffisantes (son dernier opus n’a pas franchi le top 20 des charts anglais), Hannon se retrouve donc aux commandes de son propre label (D.C. Records) et se retrouve à faire des tournées accompagné uniquement de son piano. Et on se surprend à se souvenir de l’époque bénie où Hannon était entouré d’une dizaine de gaziers.

The Divine Comedy

Époque sainte de l’album Regeneration. On entend déjà la tripotée de kamikazes hannonistes qui viennent protester en clamant haut et fort que Regeneration n’est pas le meilleur opus de la souris irlandaise. A chaque fan, son album préféré. La vieille rengaine. Et la question se pose avec d’autant plus d’acuité car Hannon ne cesse de se réinventer à chaque album et surtout arrive, à la différence d’une pléthore de contemporains obséquieux, à écrire quelques chansons tout simplement hallucinantes.

Et c’est encore le cas aujourd’hui. Neapolitan Girl et sa ritournelle désuette rappelle l’ambiance kitsch et mélancolique du duo avec Valérie Lemercier. Assume the perpendicular et ses arrangements millimétrés: Nothing in particular répète à l’envie Hannon. L’architecture géorgienne et sa folie tourbillonnent autour de ce morceau qui devient peu à peu un monument baroque à lui seul.

Discographie

Si Down in the street below clôt la précédente période de l’irlandais, il faut remonter assez loin dans la discographie pour comprendre ce disque. Faussement enjoué (The lost art of conversation et ses multiples références), Hannon se plaît à jouer avec les déséquilibres présents ( The Complete Banker et sa Bentley) et avec sa vie d’insulaire.

Au final les craintes liées à la découverte des premiers morceaux s’effacent. Bouillant, ce nouvel album brille par la folie clairsemée de ses arrangements, le classicisme d’un Hannon plus touchant que jamais et la force de certaines chansons.

Une question reste à se poser. Le Village Green de Ray Davies est une sorte de club pour aficionados solitaires. Voulez vous appartenir au club sélect du « Bang Goes the Knighthood » ? Car il en est bien question. Toutes proportions gardées. Hannon vient de frapper un grand coup. Même si il avoue platement que ceci n’est pas The Divine Comedy… Il vient de prendre un nouvel envol.



Pouet? Tsoin. Évidemment.
3 réponses sur « The Divine Comedy – Bang goes the knighthood »

album très sympa mais qui n’a plus le même impact que les précédents Divine Comedy alors qu’il n’est pas forcément moins bon, mais les modes passent…

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