Gaspard Royant
Il est tout juste vingt heures trente lorsqu’apparaissent sur scène Gaspard Royant et son trio de musiciens, entrée en matière agréable avant le set endiablé de Luke. Le jeune homme, journaliste reconverti en musicien, touche à tous les genres avec ses compositions. Et livre, pendant une demie-heure, un savant mélange de folk ponctuée de riffs électriques dignes des meilleurs groupes de rock british. Le public apprécie, surtout lorsque monsieur Royant fait de l’humour pendant les interludes. Il signera même quelques autographes et prendra le temps de discuter avec des admirateurs avant l’arrivée de Luke.
Luke
21 heures. Le moment est venu pour Thomas Boulard et ses acolytes de monter sur scène et défendre leur dernier album, D’autre part, paru en Février dernier.
Petit flashback : Luke, c’est une décennie de rock et quatre albums truffés de tubes à l’efficacité imparable. Leur dernière galette, résolument plus pop que les précédentes, constitue un virage et amène une certaine sérénité, montrant la volonté du groupe de perdre leurs réflexes électriques et de revenir à des compositions plus douces.
Le set démarre doucement: Thomas Boulard, imperturbable, reste concentré sur ses compositions et n’échange que très peu avec son public. Les nouvelles chansons (« Je suis un robot », « Les amants de Valence », « Pense à moi »), bien moins engagées et moins braillardes que les précédentes, peinent à remuer une foule trop discrète.
Ce n’est qu’à partir du morceau « La Transparente », l’un des titres des Enfants de Saturne, que le public s’enflamme. Le groupe commence enfin à s’amuser lui aussi, faisant alterner parfaitement leur setlit entre nouveautés et morceaux anciens. Juste avant d’entamer l’intro entêtante de « La Sentinelle » (le tube ultime du groupe), Thomas Boulard feint même l’introduction d’un morceau « encore jamais joué en live », et montre sur scène une sincère volonté de partager sa musique. Après le rappel, c’est seul sur scène avec sa guitare sèche qu’il interprète la très touchante ballade « Zoé ». Le reste de la bande le rejoint alors pour une fin de concert qui fait danser toute la fosse.
La complicité entre les musiciens est évidente, le public est conquis. Le show se termine en apothéose avec une interprétation très musclée du titre « Paradis Rouges », hymne punk par excellence. S’il aura fallu attendre une demie-heure que le concert se lance, Luke aura livré hier soir un set de qualité, véritable feu d’artifice sonore faisant la part belle aux riffs endiablés des albums précédents.
23 heures. Les cinq membres du groupe saluent et quittent la scène en souriant. Le plaisir fut partagé.
Setlist
Fini de rire, Les amants de Valence, Oublie le reste du monde, Pense à moi, La terre ferme, Je suis un robot, La Transparente, Stella, La complainte du gardien de prison, La sentinelle, Faustine, Petite France, Soledad, Dans l’ombre.
Rappel
Zoé, Je suis Cuba, Manhattan, Paradis Rouges.