Todd Bisson et Jérôme Didelot (Orwell) offrent un écrin de choix à Isobel Campbell avec Son Parapuie. On découvre davantage cet EP et ses inspirations avec Jérôme Didelot et une playlist entre pluie et éclaircie.
Son Parapluie en cinq questions :
Ton endroit favori et détesté de Paris ?
Discographie
Isobel CampbellSans aller jusqu’à développer le “Syndrome de Paris” à l’instar de certains Japonais, désorientés par le décalage entre leur vision idéalisée de la capitale française et la réalité, il m’arrive d’éprouver un certain désenchantement aux abords de la Gare de l’Est, étape incontournable pour le Nancéien que je suis. Aussi ai-je trouvé refuge plus d’une fois dans le Jardin Villemin, petit havre de paix dans cette zone un rien hostile. Quant au Paris que je déteste, il n’existe pas bien sûr ! C’est celui du film Le locataire de Polanski, qui m’a traumatisé dès l’adolescence. Bien qu’il ne donne pas envie d’y vivre, j’y suis retourné maintes fois tant j’adore ce film.
Davantage Fox In The Snow, Get Me Away From Here I’m Dying, It Could Have Been a Brilliant Career, A Space Boy Dream ou The Boy with the Arab Strap ?
Choix cornélien… “sébastien”, même ! Plutôt Is It Wicked Not To Care ? ou The Rollercoaster Ride pour saluer les premières performances vocales de Isobel Campbell avec Belle and Sebastian. Sans oublier ses premiers pas en solo sur les albums de The Gentle Waves. Let The Good Times Begin, c’est très beau.
À l’assaut du ciel que découvre-t-on ?
On se découvre soi-même bien sûr. Todd Bisson, le producteur américain de Son Parapluie, est un peu à l’origine de cette chanson. Ce dernier imaginait qu’on pourrait glisser dans le projet une référence à mai 68, à l’esprit révolutionnaire français. Je suis tombé sur cette expression, que l’on doit visiblement à Karl Marx, évoquant les ouvriers de la Commune de Paris. Ça a été le point de départ d’une chanson qui finalement dépeint une révolution intérieure.
La dernière chose que tu n’as pas finie ?
Une part de gâteau de ma mère… Elle me sert toujours deux fois !
Ton thème musical favori ?
Il y en a tellement… J’ai l’impression qu’en avançant dans l’âge, les thèmes qui m’obsèdent le plus sont instrumentaux, comme c’était le cas dans l’enfance. Les génériques de John Barry, Lalo Schifrin ou Michel Colombier ont façonné mon ADN musical autant que les chansons, et aujourd’hui, ce sont souvent des thèmes sans paroles qui me trottent dans la tête. Le dernier en date : un thème signé John Barry justement, This Way Mary composé pour le film Marie Stuart, reine d’Écosse, mais une version plus pop sortie en 45 tours après le film.
Son Parapluie – Remember Tomorrow
La playlist de Son Parapluie
5 questions à Son Parapluie
À 90 ans passés, le roi du songwriting passe entre les gouttes du temps et enchante toujours, avec la collaboration du précieux Daniel Tashian. Raindrops keep falling on his head… Forever.
Une pluie qui mouille à jamais. La voix pénétrante de Scott Walker sur les cordes dissonantes de Wally Stott (devenu Angela Morley)... Frissons assurés.
Pluie tropicale en compagnie de Françoise Hardy sous influence brésilienne, en binôme avec la compositrice originaire de São Paulo, Tuca.
Est-ce qu’on aimerait vraiment être cet homme en imperméable face à la douce Claudine Longet, lorsqu’on sait qu’elle a tué (par accident ?) son petit ami en 1976 ? Pas si sûr…
Pas besoin d’attendre “Tsuyu”, la saison des pluies au Japon, pour écouter Ryuichi Sakamoto, l’un des plus grands compositeurs vivants à mes yeux. Rain n’est qu’une goutte dans l'œuvre pléthorique du Japonais, composée pour le film Le dernier empereur.
À l’heure où la jeunesse découvre Running Up That Hill grâce à une série, je lui conseille de poursuivre l’ascension de la colline pour découvrir les autres chefs-d'œuvre de Kate Bush. Gare à l’ouragan !
Ceux qui ont grandi dans les années 80 se souviennent peut-être du clip de cette chanson, dans lequel le chanteur du groupe, Richard Butler, tournoyait bras tendus sous une pluie battante. Près de 40 ans plus tard, lorsque j’entends Heaven, je tends les bras et me mets à tourner sur moi- même. Et j’attends que la pluie tombe…
Après moi le déluge… Tournant le dos à ses tubes, Mark Hollis emmène Talk Talk dans un brouillard expérimental sur Spirit of Eden. Cet arc-en-ciel de neuf minutes donne à voir des couleurs qui n’existent pas.
Air fait partie de cette génération décomplexée de groupes français à avoir eu une ambition internationale et qui n’ont pas eu peur de se mouiller. Premier EP, premiers symptômes, premier coup de maître.
Après toutes ces précipitations, un peu de soleil pour se sécher. Une vague de chaleur imaginée par des Écossais, sur le papier, ce n’était pas gagné. Et pourtant, c’est merveilleux…
Plus d’informations sur la page Facebook de Son Parapluie.
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Avec Jah Wobble !! Génial .