La chose ne doit pas être évidente. Passez des Libertines à l’après, sans trop se retourner… Carl Barât a recruté pour cet effort solo un requin de studio, Léo Abraham, qui désinfecte et aseptise tout ce qu’il touche. On se rappelle du massacre hygiéniste du dernier Brett Anderson. Et les chansons de Barât sont extrêmement dépendantes du producteur… La meilleure chanson des Libertines restera Don’t Look Back into the Sun produit par Bernard Butler alors que Jones a laissé le groupe enquiller les étrons.
Et ses mauvais choix finissent par nous frustrer. Parce que l’on passe à quelques encablures d’un bien bel album. Quand le monsieur est bien entouré. Évidemment le meilleur titre est celui chaperonné par Neil Hannon. The fall passe pour une chute de studio d’Absent Friends. Orchestration chaloupée, la voix de Barat se fait convaincante comme jamais. Et on regrette, on regrette…
Discographie
Carl BarâtCarl Barât – Run With The Boys
On regrette que Run with the boys et ses gimmicks libertiniens ne soient pas plus sales. Tout est bien propre. Weller aurait agi bien autrement…
On regrette l’inutile Je regrette, je regrette; la retenue de She’s something et l’ennuie qui nous envahit au fil des secondes de Shadows fall.
Et on est encore plus frustré quand on tombe nez à nez sur le démesuré So long, My Lover. Leo Abraham a dû aller se chercher un décaféiné sans sucre et sans mousse au Starbuck du coin. Ambiance cabaret. Londres en 34. Chef d’orchestre génial, Barât envoie cordes et bien séance dans le décor. Et se mue en parangon baroque sur une cascade de violons.
Il va de même pour le très beau What Have I Done. On retrouve une certaine splendeur déchue et ce jeu de guitare si caractéristique…
Bref. Un jeu de cache cache pénible. Mais les récompenses valent le détour.