Six chansons pour accompagner une pérégrination peut être sur le chemin de St Jacques, en passant par l’abbaye de Gellone et parcourir le désert pour mieux se ressourcer. Guilhem Valayé est un artisan auteur interprète qui fait pousser ses chansons sur le terreau des fêlures et des brisures de la vie. De nerfs et de bosses ouvre cet EP hors du temps et aux contusions empathiques. On est nombreux à avoir été comptés dans les cordes, sonnés, hagards, à se relever malgré tout. Mais sur ce balcon, on est « plus assez fort pour les vœux comme pour les remords ». Le Répondez moi de Cabrel (1981) où « pour s’effleurer la main, il faut des mots de passe » sonne étonnement juste dans le paysage contemporain. On entend aussi « les blessures de la pluie jusque dans [nos] particules » pour ce protecteur résolu des textes concis et cathartiques. Il se fait politique car tout est politique, plus d’école, de mains fières de leurs travaux, juste nos âmes folles aux portes fermées de nos hôpitaux. Alors oui, « il faut tenir tête aux rois qui nous tordent les bras » et leurs vœux lénifiants qui préparent le chaos. On se réjouit enfin « des instants qui font taire mélancolie, du moment où le silence s’embellit ».
Guilhem Valayé – De nerfs et de bosses
Discographie
Guilhem ValayéTu sais je suis fait de nerf et de bosses
Et mes gants sentent la sueur, la sueur
Et ce que tu entends c’est mon cœur
Qui bat qui boxe
C’est mon cœur qui cogne contre la noirceur
J’ai laissé derrière moi
Les contours de mon ombre
Veillé mes fins de monde
Et mes peines d’enfantPour que l’on se pose l’un sur l’autre
A tour de rôle en plein vol
Que le ciel reste nôtre
Sans jamais toucher le sol
Quand nous nous posons l’un sur l’autre
A tour de rôle en plein vol
Le ciel est des nôtres
Et nous ne touchons jamais le solJe fus déjà compté deux fois
Pour m’être laissé prendre
Dans tes cordes
Tes cordes
Et le sel affleurait ma peau
Chaque fois que je te laissais fair play
J’ai tant déchiffré ta voix
Pour ôter ton armure
Mais tu m’es toujours resté
Comme hors de portéeSauf quand nous nous posions l’un sur l’autre
A tour de rôle en plein vol
Le ciel était notre
Et nous ne touchions jamais le sol
Quand nous nous posons l’un sur l’autre
A tour de rôle en plein vol
Le ciel est des nôtres
Et nous ne touchons jamais le sol
Nous ne touchons jamais le sol
- De nerfs et de bosses
- Les rois
- Embellie pulmonaire
- Répondez-moi
- Balcon
- Veux-tu ?