Après cet amuse bouche, changement de siècle avec les Minitel Rose. Si l’objet fleuron de la technologie française ringarde et obsolète est rangé au fond du placard de votre grand-mère, ce n’est peut être pas pour rien. Les nantais proposent un set bruyant et irritant, on est surpris de voir ressurgir ces sons que l’on croyait enterré au fond du jardin de votre grand maman. Au début on sourit, ce n’est pas désagréable mais les criardes années 80 finissent par fatiguer, tout se ressemble voir lorgne du côté de Partenaire Particulier, les claviers aigrelets tournent au vinaigre, le temps d’un titre moins virulent, le chant se fait plus plaisant avant que les orgues vrombissent et dégueulent à nouveau une rythmique répétitive. Ce n’est tout simplement pas ma tasse de Cacolac mais cela plait au public venu pour suer et onduler son corps.
Discographie
Adam KesherLes bordelais d’Adam Kesher cloturent la soirée en nous prévenant que la route a été longue jusqu’à Lyon entre pluie et bouchons. Pourtant ils nous font emprunter le chemin sinueux d’une électro pop décomplexée, un périple sombre et lumineux comme dans Mulholand Drive, le film de Lynch auquel ils ont emprunté leur nom. Il y a ici aussi trois claviers mais contrebalancés par une guitare rythmique et une basse qui enrichissent considérablement les sonorités. Julien, leader du « gang of four » est un vrai poids sauteur, il manie le micro comme maître Yoda joue de son sabre laser, les plus jeunes voient chez Adam Kesher du Liars ou du LCD Soundsystem, les vénérables anciens se souviennent des débuts de Primal Scream ou de la folie des Happy Mondays. Est-ce le petit tricot multicolore suranné ou la morgue du chanteur qui le porte qui nous téléportent quelques instants à Mad-Chester ? En tout cas, leur dernier album porte bien son nom, la nature est défiée avec une musique hybride et décontractée, résolument du 21ème siècle.
Suite du festival Just Rock ! Mardi 19 octobre avec Ronan Siri, Hey Hey My My et Jil is Lucky au Ninkasi Kao.