La petite mort de Louis Arlette chantant Ronsard

Deux ans après l’album Arbre de Vie, Louis Arlette sortira en avril chez Le Bruit Blanc un nouvel EP, Sacrilèges où l’on retrouvera quelques-uns des plus beaux poèmes de la langue française. Il dépoussière La Ballade des Pendus de François Villon, La Fin De La Journée de Baudelaire, El Desdichado de Gérard de Nerval, Tristesse de Musset et donc ci-dessous en exclusivité A Son âme de Ronsard. « Je prends un poème que j’adore. Je le déshonore ! Un premier poème. Puis deux… Le plaisir est devenu ivresse. Plongée en apnée… » Ronsard s’amuse en défiant la mort, en répudiant son âme en lui expliquant qu’il a besoin de dormir, Louis Arlette en fait un diamant noir qui lorgne vers l’étoile noire de Bowie.

Louis Arlette – À son âme (Pierre de Ronsard)

Amelette Ronsardelette,
Mignonnelette doucelette,
Treschere hostesse de mon corps,
Tu descens là bas foiblelette,
Pasle, maigrelette, seulette,
Dans le froid Royaume des mors :
Toutesfois simple, sans relors
De meurtre, poison, ou rancune,
Méprisant faveurs et trésors
Tant enviez par la commune.

Passant, j’ay dit, suy ta fortune
Ne trouble mon repos, je dors.