Signal faible de plus en plus fort !

Voilà un projet que seul l’Internet peut produire, créer neuf titres collaboratifs avec le magicien de Superflu, Nicolas Falez qui sortait il y a 25 ans Et puis apr​è​s on verra bien, un de nos disques doudou et une galaxie d’artistes que l’on apprécie énormément, Thomas Jean Henri de Cabane, Lonny, Adam Snyder (Mercury Rev), Eloïse Decazes et Sing Sing d’Arlt, Jérôme Castel, JuliE GAsnieR Christian Quermalet & Thomas Rocton de The Married Monk, Silvain Vanot, Julie Bonnie, Bertrand Betsch, Alexandre Rochon, Nesles, Gontard ou encore Julien Orso Jesenska.

Nicolas Falez explique, « je ne voulais pas d’un album solo, je ne voulais pas d’un autre groupe. J’avais des chansons ». Alors voici Signal Faible avec Nom de domaine. Il a donc fait appel à des voix amies graciles et compréhensives pour un petit miracle auditif. Tout parait ici simple et sensible. On est immédiatement happé par les textes et cette voix reconnaissable entre mille. C’est unique et universel. On rêverait que les ondes s’emparent de ces chansons et en même temps on voudrait les garder précieusement comme un secret d’état. On écoute ce disque comme on ouvre un vieux grimoire, toutes ces chansons sont des merveilles de modernité surannée qui fleurent bon l’artisanat. Cela pourrait être un exercice vain de bric et de broc et c’est un objet original, un bibelot au prix inestimable oublié dans une brocante. On ne va pas vous décrire chacun de ces émaux et camées que constituent ces chansons et ce disque qui se clot par ce vers somptueux, « dans les imprimeries des rêves, les rotatives patientent ». Il faut juste se poser et prendre le temps d’écouter ci-dessous les cinq titres déjà disponibles en attendant la sortie la semaine prochaine de L’Antijumeau filmé en super 8.

Nom de domaine de Signal Faible mixé par Antoine Delecroix sort chez Microcultures Records et Kuroneko le 3 novembre. Les illustrations de la pochette sont de Léonie Falez.

Signal Faible – Bocage

Passer la colline du crack
Puis prendre la nationale
Jusqu’au pays sans réseaux
Jusqu’au pays sauvage

À Saint-Machin près du lac
Il pleuvra sur nos portables
Mais elle sauve la date
Elle sauve la date de la noyade

Nous jouons sous sa robe
Nous jouons dans ma barbe
Nous jouons sous sa robe

Dans le bocage une fille m’aime
Même quand je suis tout en bas
Dans le bocage une fille m’aime
Même quand je suis tout en bas

Elle peut m’appeler Jeanne d’Arc
Mais c’est sa voix qui me calme
Au pays sans réseaux au pays sauvage

À Saint-Machin près du lac
Du seum elle fait des étoiles
Elle sauve la date
Elle sauve la date du naufrage

Nous jouons sous sa robe
Nous jouons dans ma barbe
Nous jouons sous sa robe

Dans le bocage une fille m’aime
Même quand je suis tout en bas
Dans le bocage une fille m’aime
Même quand je suis tout en bas

Signal Faible – Alien

L’Alien dégueu du spleen
Le squatteur de l’estomac
Qui s’agite et qui tambourine
En tirant le ciel vers le bas
Je lui fais la peau un jour sur deux
Je lui fais la peau un jour sur deux

L’Alien gluant du spleen
L’infect bouffeur du foie
Qui ricane et qui couine
En dérobant le sol sous mes pas
Je lui fais la peau un jour sur deux
Je lui fais la peau un jour sur deux

Le jour d’après
Je viens te voir
Pour m’acheter
La vie d’un autre
Clochard céleste
Tendre matelot
Derviche tourneur
Super héros

Le jour d’après
Je viens te voir
Pour m’acheter
La vie d’un autre
Amant fragile
Sage esquimau
Ours docile
Acteur porno

Le jour d’après
Je viens te voir
Pour m’acheter
La vie d’un autre
Clown officiel
Roi du tango
Soldat rebelle
Chambre d’écho

Signal Faible – Pizza

Ma pizza s’appelle Brooklyn
Et toi tu sanglotes dans la tienne
Dehors c’est l’heure des camions benne
Dedans la saison se termine

Tu n’as pas vu le temps tourner
Tu n’as pas vu le temps tourner

Tu parlais de planter une graine
C’était comme marcher sur une mine
Et j’ai dévalé la colline
Pour m’ensevelir sous la plaine

Tu n’as pas vu le temps tourner
Tu n’as pas vu le temps tourner

Tu disais « toi tu es une crème
Tu n’es pas comme le cerf qui brame »
Mais tu vois c’était pour la frime
Je suis un lâche comme tous les hommes

Tu n’as pas vu le temps tourner
Tu n’as pas vu le temps tourner

Ta pizza s’appelle James Dean
Et moi je pleurniche dans la mienne
Dehors c’est l’heure des camions benne
Dedans la saison se termine

Tu n’as pas vu le temps tourner
Tu n’as pas vu le temps tourner

Signal Faible – Par ta petite tête

Par ta petite tête
Par ta petite tête tout ce qui passe
Souvent aussi je vis sous mon crâne
Tu me répares quand tu me fixes
Rien ne guérit comme
Rien ne guérit comme les chansons tristes
Si jeune et ça tu le sais déjà
Tu me répares quand tu me fixes
Par ta petite tête
Par ta petite tête tout ce qui passe
Tu préfères les filles
Et on s’en fout
Tu me répares quand tu me fixes
Tu me répares quand tu chantes aussi
Sois libre comme les lèvres
Célèbre les vivants
Souviens-toi des morts
Pardonne aux absents
Sois libre comme les lèvres
Célèbre les vivants
Souviens-toi des morts
Pardonne aux absents
Sois libre comme les lèvres
Célèbre les vivants
Souviens-toi des morts
Pardonne aux absents
Sois libre comme les lèvres
Célèbre les vivants
Souviens-toi des morts
Pardonne aux absents
Sois libre comme les lèvres
Célèbre les vivants
Souviens-toi des morts
Pardonne aux absents

Signal Faible – Billy Cheval

Billy Cheval Billy Cheval
De quoi cette monture était faite ?
De bois ou de plastique
De plastique peut-être
Entre les mains de mon frère
Chapeau de cow-boy, revolver
Je me souviens de l’animal
Je me souviens de l’animal

Où dors-tu Billy Cheval ?
Dans quel grenier dans quelle malle ?
Dans quel coffre oublié ?
À moins que tu ne cavales
Dans la prairie cachée
Où l’on ne doit jamais quitter
Tous ceux qu’on a tenus
Tous ceux qu’on a serrés

Pompidou n’était pas mort
Où depuis peu de temps alors
C’était avant Mitterrand
Le divorce des parents
Avant le bac, le permis
Les filles, la fac

Où dors-tu Billy Cheval ?
Dans quel grenier dans quelle malle ?
Dans quel coffre oublié ?
À moins que tu ne cavales
Dans la prairie cachée
Où l’on ne doit jamais quitter
Tous ceux qu’on a tenus
Tous ceux qu’on a serrés