Thibaud François et Maxime Rome affectionnent la musique des années 80 mais en se tournant vers le français, on pense peut être davantage au son d’aujourd’hui, tendance Lescop sous amphét’ pour danser jusqu’à plus soif de vodka à Noël. Ils nous expliquent la suite de leur projet en proposant à l’écoute pendant quelques jours trois morceaux de leur futur album et de voter ci-dessous pour votre favori.
Pourquoi la nuit ?
Max : « On a beaucoup hésité. D’abord sur la langue. Dans les deux précédents EP, on chantait en anglais et jusqu’à présent c’était assez rodé pour composer.
On faisait un premier travail guitare voix pour trouver la topline et la mélodie instrumentale et ensuite on écrivait le texte à partir du « yaourt » que j’avais réalisé. Le problème, c’est qu’en français, je n’avais pas de « yaourt » qui me venait naturellement et ce système de créa’ ne marchait pas.
J’ai longtemps hésité à passer le pas du français. J’avais écrit un texte, l’hirondelle déjà depuis plus de deux ans mais on n’en avait rien fait car la mélodie était trop « gentille ». Par contre une fois un thème choisi, le texte me venait assez facilement et je prenais plaisir à écrire.
Au début on voulait appeler l’album Manchester ou Hacienda en l’honneur de là où tout à commencé, c’est-à-dire là où les premiers concerts de New wave ont vu le jour et puis en fait c’était un peu facile et puis ça ne parlait pas de nous, finalement cette époque on ne percevait que des influences, mais on ne l’avait pas vécu.
La Nuit s’est finalement imposée assez rapidement. L’idée était de produire un album concept autour d’un thème qui nous permettait d’exprimer nos propres expériences. Il y a à la fois un côté sombre dans la nuit, un moyen de se travestir, de se transformer, de fuir le réel, de se perdre ou au contraire de se révéler. »
Thib : « Max ayant parlé des thèmes et des paroles, je vais parler plutôt du côté production et son qui représentent la majeure partie de mon boulot. La démarche sonore du groupe pour la production de ce nouvel album a pas mal changé depuis l’EP sorti il y a deux ans, le son est plus électro, froid et radical.
Plutôt que d’aligner des couches de sons et de faire des nuances on s’est efforcés d’avoir moins d’éléments, mais travaillé ceux-ci pour qu’ils aient une vraie gueule, et qu’ils assument chacun leur place.
Le morceau Le Club s’ouvre sur des basses monolithiques qui pompent, donnant des airs de dark techno Berlinoise. On a souhaité renforcer le côté drum machines samplées aussi sur tout le projet, pour resserrer le son, avoir quelque chose de moins fat et de plus cheap, et surtout ne pas sonner ricain. Le côte électro des machines nous aide là-dedans et donne plus de caractère pour nous qu’une batterie acoustique. On a également enlevé les guitares car elles ramenaient toujours un peu au rock et à la New Wave à l’ancienne, on est moins dans le délire retro 80’s. Il y a toujours quelque chose de nostalgique de cette époque, mais dans une sonorité plus moderne.
Sur Minuit je rêve je me suis amusé à tordre et désaccorder un riff synthé assez répétitif, comme on ferait pour de la lofi histoire de rendre intéressant un élément répétitif à la base, ce qui fait qu’il fonctionne tout le long du titre. J’avais fait la tourne en une heure ou deux un soir, quand Max l’a entendu le lendemain ça l’a tout de suite inspiré et il a sorti quasi tout le texte dans l’après midi, on aimerait que ça se passe toujours comme ça !
Sur Hirondelle, toute la tourne tient sur d’imposantes basses analogiques, sculptées sur un KORG MS-20, synthé mono de légende au caractère inébranlable. Ici c’est pareil avec la voix ça tient debout et ça nous plait. Un pote ingé son nous a dit une fois « plus t’en met, moins t’en as », on essaie de s’en tenir à ça maintenant, même si c’est pas facile et qu’on a tous tendance à « surproder » les choses. »