My Little Cheap Dictaphone – The Tragic Tale Of A Genius

chronique : My Little Cheap Dictaphone – The Tragic Tale Of A Genius MLCD alias My Little Cheap Dictaphone (on boit beaucoup de bière en Belgique ?) et non pas Mon Lavabo Cherche à Découcher ou Mon Lépidoptère Copule sous la Douche s'essaye donc à l'exercice périlleux de l'album qui raconte une histoire, sans tomber dans la mégalomanie et la bouffissure. On pensait que l'idée de concept album était révolue, essorée par Ziggy ou par un mur définitivement détruit par Roger Waters, MLCD prouve le contraire.

My Little Cheap Dictaphone

The Tragic Tale of a Genius qui pourrait être le titre d’un show à Broadway est un opéra pop qui suit la trajectoire d’un génie maudit (Redboy affirme avoir lu les biographies de Brian Wilson, de Johnny Cash et de Tom Waits pour construire son personnage). Le disque est donc taillé pour la scène puisque le projet mêle musique, cinéma, photographie et vidéo avec le collectif liégeois JauneOrange et les vidéastes de BubbleDuchesse. MLCD sonne comme du Ghinzu baroque, comme si Mary Poppins était épinglée au mur par David Lynch ou comme si Fred Astair faisait valser Kurt Weil avec Ginger Rogers sur le dos. Les belges de My Little Cheap Dictaphone inventent alors le ‘Rockabaret’ et font le pari d’un disque épique, emphatique parfois, loin des diktats du roi single et de la vente de titres au détail sur Itunes. Alors les fans des deux premiers albums vont sans doute être troublés par cet univers très construit qui fleure bon les borsalinos, les complets trois pièces, les films noirs des années 50 ; la pochette rappelle les génériques du grand Hitch et Saul Bass tout en étant résolument de notre temps et au final très cinématographique. Comme dans un film, il y a des seconds rôles avec la participation de Jonathan Donahue de Mercury Rev, de Ralph Mulder d’Alamo Race Track et de Pall Jenkins de Black Heart Procession et 3Mile Pilot, maitre dans l’art du concept album, mosaïque de sons et d’ambiances. Une valse au piano, un hymne imparable avec What are you waiting for, le son de la voix de Redboy doux et melliflu avec la ballade enivrante My Holy Grail ou un Shine on tout en lumière coruscante. Certains morceaux font surgir des images et penser à Ennio Morricone, d’autres sont théâtralisés à la manière d’un Nick Cave.

Au final, TTTOAG des MLCD est donc un OVNI qui montre une fois de plus que les belges n’ont qu’une nation, celle de la musique qui s’exporte irrésistiblement, CQFD.

clip : MLCD – [My Little Cheap Dictaphone] – What are you waiting for

clip : MLCD – [My Little Cheap Dictaphone] – My Holy Grail

Lyonnais qui revendique sa mauvaise foi car comme le dit Baudelaire, "Pour être juste, la critique doit être partiale, passionnée, politique...", Davantage Grincheux que Prof si j'étais un des sept nains, j'aime avant tout la sincérité dans n''importe quel genre musical...
7 réponses sur « My Little Cheap Dictaphone – The Tragic Tale Of A Genius »

Jolie chronique… et PTDR pour tes anagrammes alternatifs de MLCD !!!

Yes… Révisé et pris note de la correction ! Merci Professeur Guimauve ;-)

Au passage, j’avais juste oublié de te remercier dimanche, pour m’avoir également fait découvrir, par la même occasion, ce superbe clip de « Holy Grail » ! Mon seul regret restant au final d’avoir dormi comme une larve de protozoaire vendredi matin, et loupé de fait le passage de Redboy et ses copains au Fou du Roi… d’autant qu’à ma connaissance, ils n’ont pas l’habitude de jouer une cover type dans leurs sets, comme par exemple la Maison Tellier avec « Killing in the Name » !

Saint-Cloud vers Limoges !! Bon, visiblement g pas le plugin adéquat… je vais donc tenter de régler le problème d’ici au 25, d’autant que je suis bien teasé, maintenant que l’identité de la reprise est dévoilée ;-)

Pas de plugin à avoir c’est juste du real player… tu ne dois pas écouter bcp d’émissions de Radio France en podcast…. ;-)

Euh… Non, en effet, même le Zebramix, je l’écoute en streaming sur son site officiel ;-)

Mais bon, j’ai même pas tenté sur mon iMac modèle 1998… si ça se trouve, paradoxalement, ça marche mieux, pour une fois !

Sinon, troisième alternative : retour en résidence à Neuilly… Bref, je t’en donnerai prochainement des news :)

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