Une histoire simple

Lors d’un concert dessiné cette année avec Lewis Trondheim à l’Opera Underground à Lyon, Albin de la Simone évoquait ses « déguisements » piqués dans l’armoire familiale dans sa jeunesse et cette route picarde tant arpentée au détour de laquelle il croisait régulièrement une autre âme sœur en peine qu’il n’osait aborder. Il le fait peut être quelques années plus tard avec Toi là-bas, premier extrait de son nouvel album à paraître le 7 mars (précommande) avec un livre de ses dessins humanistes à la Sempé. Oui, Albin, nous avons écouté ton titre et c’est une fois encore une caresse de pétales de coquelicots.

Albin de la Simone – Toi là-bas

J’ai seize ans
Quinze ans trois-quarts
Le pas qui raye le trottoir
J’ai seize ans
De corbeau noir
Cheveux vermeil et long foulard

Moi qui ne voit pas plus loin que moi
Rien au-delà du bout de mes doigts
Moi qui n’entends que mes fourmillements
Que le dedans de mes battements

Je t’aime toi là-bas
Je t’aime toi là-bas
Je t’aime
Je ne connais que ton nom
Mais je t’aime toi là-bas
Je t’aime toi là-bas
N’approche pas
N’approche pas de moi où je meurs
Je t’aime
J’en ai peur
J’en ai peur
De toi

J’ai seize ans
Quinze ans trois-quarts
J’aime l’amour, la mort le soir
Depuis mon lit
Dans un mouchoir
De poche
J’affabule ton corps notre histoire

Moi qui n’ai lu que ma poésie
En deux temps maudits je nous compose
Trois mouvements d’une symphonie
Notre opéra notre apothéose

Je t’aime toi là-bas
Je t’aime toi là-bas
Je t’aime
Je ne connais que ton nom
Mais je t’aime toi là-bas
Je t’aime toi là-bas
N’approche pas
N’approche pas de moi où je meurs
Ne traine pas trop près de ma foudre
La force de mon souffle au cœur
Pourrait bien enflammer la poudre

Je t’aime toi là-bas
Je t’aime toi là-bas
Je t’aime
Je ne connais que ton nom
Mais je t’aime toi là-bas
Je t’aime toi là-bas
N’approche pas où je meurs
Je t’aime
J’en ai peur
J’en ai peur
De toi