Pour ceux qui ne connaissent pas, Skip The Use est un groupe d’electro-rock aux accents funk formé il y a trois ans à peine, frais peut-être, mais qui a su remporter l’unanimité grâce à des performances scéniques inégalés et un chanteur à la présence électrique et survoltée. Récemment signés chez Universal, les cinq Lillois d’origine ne semblent avoir qu’un seul mot à la bouche : live.
Et dès les premières mesures du concert, le ton est donné : avec une batterie omniprésente, une ligne de basse entêtante et funk et un jeu totalement délié, les musiciens rendent bien hommage à leur anciennes origines punk-rock. Surtout, ils savent très précisément comment allumer une salle, et la réponse ne se fait pas attendre de la part d’un public ultra-consentant et conquis qui ne tardera pas à multiplier les pogos, hurlements provoqués par le chanteur amusé, et autres (nombreux) slams. Les habitués se souviendront avec émotion (et douleur) des « 3:30 » de total punk qui font partir les musiciens et leur lead singer en dérapage total et non contrôlé, suivis de la salle.
Il faut dire qu’il y a un homme derrière cette orchestration, un cerveau derrière la machine : Matt Bastard, le frontman du groupe, comparable sur scène à un grand échassier noir, tatoué, l’oeil moqueur, la voix haut perchée ; tout un personnage qui s’affiche et se démène avec délice sous nos yeux. Et sur ce terrain précis, le chanteur à de quoi donner une leçon à certains, lorsqu’il s’agit de tenir une salle en éveil. Sans se forcer, avec brio et totalement à l’aise, tutoyant un hypothétique et universel auditeur en s’adressant à toute la salle, ce personnage rieur et ironique ne laisse pas le rythme s’apaiser une seule seconde : et c’est plus fort que soi, on ne le lâche plus. Une fois un morceau lancé, Bastard se mue en un véritable cas épileptique, habité, étrangement pop et animal, à fleur de peau. Saut à 380 degrés, simili grand-écarts, courant, sautillant, embrassant à qui mieux mieux guitariste et bassiste dans sa folie euphorique, le chanteur livre une performance digne des meilleurs.
Discographie
Skip The UseEncore une fois, Skip The Use est un groupe taillé pour la scène : ils fonctionnent à l’énergie du public, se nourrissent et sortent grandis des acclamations, des applaudissements de foules charmés, presque hypnotiques. Tout le corps de Matt, tatoué, destructuré par ses postures bibliques ou torturées et brillant, recouvert d’un fin film de sueur, semble appeler au mouvement, à l’énergie, presque à une certaine luxure, habilement discrète. Il y a là une déca-danse voulue, orchestrée et qui atteint tout à fait son objectif.
Mais plus que tout, c’est le côté amical et « entre amis » qui prône. Là-bas, tout le monde connaît les paroles et les scande à pleine voix, le groupe est définitivement en terrain conquis, et la salle pleine à craquer vibre au rythme des élucubrations du chanteur. Au sortir du concert, après une heure trente de pure folie et en étant passé par la majorité des classiques, de Give Me à She’s My Lady, et par une furieuse et volcanique reprise de Song 2 des Blur, on se dit, un peu vacillant, qu’il y a décidément des jours pour écouter de la folk introspective, et d’autres où le corps s’abandonne en même temps que l’esprit, sous les yeux rieurs et déjantés d’un leader rigolard et habité, et où l’on fait après tout bien mieux de se taire et de penser à libérer son planning pour le 13 Octobre.
- I can be late - Skip The Use
- She's my lady - Skip The Use
- Antislavery - Skip The Use
- Off me - Skip The Use
- P.p - Skip The Use
- Give me - Skip The Use
- Dr house - Skip The Use
- You are - Skip The Use
- Ghost - Skip The Use
- Cup of coffee - Skip The Use
- Dreamland - Skip The Use
- Hell parade - Skip The Use
- Don't want to be - Skip The Use
- People - Skip The Use
- Bullet - Skip The Use
- Song 2 - Skip The Use
- Bastard - Skip The Use