Autoproclamé « tallest man on earth », Jens Kristian Mattsson est plus proche par la taille d’un hobbit sur le mur protégeant le royaume des 7 Couronnes (forcément suédoises !) que de Gulliver. Mais la vérité est ailleurs s’obstinait Fox, le shaman de Leksand prend de la hauteur dans le dépouillement de ses chansons dégoisées à l’os, échappé d’Into the wild (hunt) avec ses faux airs d’Emile Hirsch, hobo un peu loco, au regard illuminé par l’étincelle qui hante les artistes pour qui écrire c’est se déculotter l’âme.
Point de chichi, la guitare en bandoulière et le marcel titubant, le sioux suédois danse sur une jambe, piquant agilement de ses doigts son instrument tel un héron bequettant un saumon. The Tallest Man on Earth c’est avant tout une voix, éraillée, quelque fois nasillarde mais assurément polie, affutée comme un appeau pour attirer la grive forcément solitaire. Le public féminin est conquis par ce doux Dreamer et ses chansons qui scandent le quotidien, l’amour gai, l’amour triste, la vie en somme. On pense bien sûr à Dylan mais sous amphets’, à Neil Young, peut être au Springsteen des débuts.
On préférera quand le bonhomme est seul face à ce « sweet » public qui l’écoute religieusement se lacérer le coeur, déchiré du concert barcelonais de la veille. En trio avec ses « boys » de Francis, groupe qui assura sa première partie, Tallest sonne smaller avec un son FM sur le sautillant King of Spain mais l’auditoire apprécie. Le concert se clôt sur un duo à l’unisson avec sa belle, love is all avait-il clamé plus tôt et finit sur un rappel seul au banjo avant de remonter en selle sur son cheval Dalécarlien…
Discographie
The Tallest Man on EarthThe Tallest Man On Earth – Love Is All (Later with Jools Holland)
Photo : Vince Kmeron