Saint-Augustine – June, a maze

Saint Augustine livre avec June, a maze un EP en apesanteur, une pépite lumineuse venue du Klondike auvergnat, de quoi attiser le désir d'écouter le second album à l'écriture.


Peu de disque vous invite à écouter, oui, écouter, non pas entendre. Saint Augustine vous prend par la main pour la visite d’un labyrinthe débordant d’émotions. Ce disque qui vous prend par le coeur pour écouter cette poignée de titres ciselés, vingt cinq minutes où le temps s’arrête. A l’écoute, à la réécoute de ces chansons, on est partagé entre l’envie de faire connaitre et reconnaître un artiste que l’on aime énormément depuis In a field of question marks et Changing plans, sublime album qui se terminait par un Broken lens à la voix vacillante et en même temps le besoin de garder pour soi ce trésor enfoui au dessous du volcan. Ici, point de plan de carrière, juste de l’émotion brute, de la sincérité, de l’intime, du partage, une certaine idée de la musique, une petite entreprise qui a conduit Saint Augustine à accomplir un tour de force, réaliser 500 pochettes uniques pour servir d’écrin aux diamants de ses chansons. Avec cet EP, on a l’impression d’entrer par effraction dans la vie de son auteur, d’être au plus prêt de lui, il semble dévoiler des choses très personnelles d’une voix habitée et frissonnante. Il s’éloigne de la folk intégriste avec quelques sons électroniques ou la chorale renversante à la fin de User’s guide et la participation amicale des babillages de son fils.

Saint‐Augustine - June, a maze

Saint Augustine, c’est tout Fleet Foxes dans une seule voix, c’est Bon Iver renvoyé dans son cabanon, c’est un Marvin Gaye au pays des Arvernes. At night est à tomber de simplicité, sur le fil du rasoir, l’accelerando de Moutain vous emporte dans un maelström lancinant et salvateur. La voix blanche posée sur un piano solennel et assourdi sur Encore clôt le disque sur un let me live again nappé de gazouillis électroniques, puis le silence se fait et le temps reprend son vol.
Un disque à écouter le matin très tôt, la nuit très tard, pendant la sieste de l’après midi, durant les câlins au réveil, en fait tout le temps, il suffit de suivre la lumière, la veilleuse qui rassure dans la pénombre, la voix vibrante de l’auguste qui susurre « We move on, we follow the light at the end of the tunnel, we follow the path… It’s not heaven or hell, the sound of a rough time that comes to an end ».

Le disque s’écoute ici et est à se procurer d’urgence.

Discographie

Saint‐Augustine – June, a maze

Saint-Augustine – June, a maze
9/10
Lyonnais qui revendique sa mauvaise foi car comme le dit Baudelaire, "Pour être juste, la critique doit être partiale, passionnée, politique...", Davantage Grincheux que Prof si j'étais un des sept nains, j'aime avant tout la sincérité dans n''importe quel genre musical...

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