Balthazar
Pour une fois, la grande prêtresse des premières parties aura été clémente. Et cohérente. C’est pas souvent. C’est donc un jeune groupe belge de pop rock indé relevé de violon et de touche electro qui ouvre pro un autre groupe de pop rock indé.
Balthazar, groupe à quatre voix, laisse les atmosphères s’installer à la faveur de longues plages instru. Une belle surprise, à suivre.
dEUS
C’est avec Slow que dEUS monte sur scène. Première constatation, ils ont une classe et une prestance indéniable, avant même d’avoir joué une seule note. Ils sont là, ils ont l’attitude (un peu diva pour Tom Barman). C’est qu’ils ont de la bouteille, et quelques heures de vol. Mais pas au détriment de l’énergie, qu’ils déploient sans réserve tout au long du concert.
Un concert en dent de scie, malheureusement. Durant la première partie, dEUS exécute majoritairement des morceaux récents, récite presque, parce qu’il n’y a pas de réel plus-value du live sur les versions studios. Hormis quelques solos de guitares ; magistralement réalisé ceci dit. Mais le son est cradingue, écrasé, saturé et ne rend pas hommage aux arrangements du groupe. Les morceaux ne sont pas toujours à la hauteur que les dEUS ont eux même fixée. A tel point que sur certains morceaux, le groupe tire les ficelles d’un rock qui, et même s’il est bien fichu, n’excite pas beaucoup. Jusqu’à cet instant, on peut dire qu’il s’agit d’un concert de fan… Il faut probablement avoir une histoire avec les morceaux de dEUS pour atteindre l’excitation de certains sur Instant Street…
Et puis arrive Magdalena et Little Arithmetics. On retrouve un dEUS plus fin, plus complexe, qui a enfin quelque chose de plus original, plus authentique à nous raconter. Keep You Close qui fonctionne plutôt bien sur l’album du même nom, passe finalement presque difficilement en live. Peut être parce qu’il est trop attendu. Le convenu The End Of Romance aurait facilement pu être remplacé par Twice (we survive) plus dans le ton de Bad Timing et Sister Dew qui suivront. Ces deux morceaux ressuscitent une âme de dEUS visiblement éteinte sur le dernier album. Le groupe enchaine avec Worst Case Scenario et Morticiachair qui insufflent une énergie jazz et Hip Hop au public du Trianon, un son frais et puissant. dEUS clôt son set sur l’hymne Suds & Soda qui finit de soulever le public qui reprend le refrain le poing levé. Alors si le groupe est capable de ça, on veut bien lui pardonner ses approximations.
Si le concert semble inégale, c’est qu’il n’y a pas un seul et unique dEUS, au fur et à mesure des années, le groupe belge s’est essayé à une multitude de genres et de styles différents, autant de chance de nous perdre en cours de route. Et mêlé aux autres morceaux du groupe, on se rend facilement compte que le lyrisme de Keep You Close, qui passe plutôt bien en studio, n’est pas nécessairement à la hauteur du reste de la discographie. Peut être aurait il fallut construire la setlit différemment, peut être aurait il fallu que dEUS s’accompagne d’une formation étendue pour rendre compte de l’ambition de Keep You Close… Peut être. Mais heureusement pour eux, leur savoir faire et leurs anciens morceaux leurs sauvent la partie.