Des balades de Hobos avinés (Pay Me, New Year’s Eve), des mélodies déchirantes à la mélancolies profondes (Face To The Highway) à la hauteur d’un Burma-Shave (Kiss Me), ou les deux à la fois (Last Leaf). Tom Waits n’oublie pas ces derniers amours et on retrouve des morceaux déglingués, tout en énergie et en percus, Satisfied, Hell Broke Luce, Get Lost, Bad As Me comme on pouvait en trouver sur Swordfishtrombones ou sur ses albums plus récents.
Avec Talking At The Same Time, Tom Waits montre une nouvelle facette de sa voix dans un morceau langoureux au piano fantomatique.
Parlons en de cette voix emblématique, presque devenu un adjectif qualificatif, tellement elle est reconnaissable entre mille. Elle est toujours la même, probablement encore un peu plus cassé. Il en sort un chant moins en force, plus naturel, direct, qu’il alterne avec des touches de spoken word.
C’est un Tom Waits complet qui exécute ce Bad As Me. On y retrouve tout ce qu’on aime du chanteur : un sens de la mélodie aiguë, un créateur d’ambiance hors pair capable de passer de la mélancolie la plus crasse aux arrangements minimalistes à une rage énergique et bouillonnante.
Avec ce dernier album, on retrouve le personnage que Tom Waits construit à travers les décennies et les couleurs esthétiques, depuis Closing Time en passant par Small Changes, Rain Dogs et Swordfishtrombones. Un Tom Waits dans les règles de l’art.