49 Swimming Pools
Ce disque avait toutes les conditions réunies pour faire fuir : un groupe de pop français mené par un journaleux, redac’chef à Télérama, un double album, concept qui plus est, sur la vie d’un type qui n’a jamais existé, un titre à rallonge le tout sur leur propre label, Elap Music. Et pourtant quelle flamboyance, quelle classe, quelle délicatesse que cela soit la voix ou les arrangements. Les trois mousquetaires Fabien Tessier, Etienne Dutin, Samuel Léger menés par le d’Artagnan Emmanuel Tellier prouvent que l’on peut faire de très belles mélodies à écouter individuellement ou au fil de cette biographie fictive. L’album concept n’est plus une vieillerie obsolète, My Little Cheap Dictaphone l’a prouvé cette année avec d’autres. La première partie titrée, Sometimes you should let the great world spin est la plus incandescente, sept perles pop qui redonnent le sourire en cette fin d’année morose. L’été n’est pas encore là mais les tubes fleurissent, Hopi, Looking at the waves, Automatic Love, You’re too sentimental ou l’imparable A notebook at random, 2’36 de pure(té) à la Ian Broudie. La seconde partie, A man is best known by his friends accroche moins au premier abord mais regorge de pépites, les choeurs de 24 Frames/Lady Jane, la montée en puissance très 80′ de Is it a Blessing or a Curse, la dépouillement et la limpidité Tim Lester Zimbo’s friends ou encore la poignante Cities et son « The final kisses will drown in the lake of your tears ».
Bref, un disque à écouter par petits bouts, par les deux bouts, par tous les bouts, 14 titres enregistrés en 5 semaines pendant que certains mettent 14 ans pour en écrire 5 mauvais.
Les parisiens sont gâtés puisqu’ils auront l’occasion d’écouter trois fois 49 Swimming Pools en ce début d’année 2012, au Bus Palladium le 6 janvier, à La Bellevilloise en acoustique le 26 janvier et au Café de la Danse le 1er mars. On les verra aussi à La Coopérative de Mai à Clermont-Ferrand le 29 février, année bissextile oblige.
Discographie
49 Swimming PoolsA noter en plus de la pochette, la très belle création typographique de Pascal Blua qui accompagne le groupe en tournée aux éditions Dezzig.