Twin Arrows – Twin Arrows

Twin Arrows - Twin Arrows Twin Arrows, formation parisienne, sort un premier album du même nom. Avec un millier de références, presque un album à clefs. Qu'est ce qu'on fait de tout l'héritage Blues rock quand on sort un album en 2012 ? Entre le blues psyché des Doors, et une réappropriation plus récente façon BRMC, White Stripes, Black Angels, Twin Arrows ne se pose pas la question mais apporte un embryon de réponse.

Twin Arrows

La star c’est la guitare, à toutes les sauces, au coude à coude avec un clavier psyché. La batterie est syndicale, mais sans tomber dans le simplisme. Elle évite juste de trop en faire. Un son brute et métallique, des rythmiques saccadés, une ambiance de sabbath… Difficile de ne pas penser aux Kills et aux Dead Weather. Et donc immédiatement à Mosshart. Le chant de Eleonore Michelin possède lui aussi des inflexions lascives, des feulements de chatte en parade, des éructations énergiques. L’écoute de Sleepwalker’s Burn, largement « à la manière de » vous convaincra… Et puis un duo masculin, féminin sur Hey Day, aux cordes très enivrantes. Dés lors la filiation n’est pas loin.

Au moment où l’auditeur pouvait fatiguer à force d’une formule qu’il a fini par comprendre, Twin Arrows balance White Room, un morceau nerveux à la rythmique en coup de buttoir et au pont en forme de fausse accalmie, orageuse, pour mieux péter quelques mesures pus loin. Puis vient Never Know, avec un démarrage guitare-voix tout en douceur et en force contrôlée. Sur ce morceaux Eleonore a presque quelque chose de PJ Harvey première génération, dans la chaleur de la voix au supplément punk.

La seul erreur de cet album, c’est probablement son dernier morceau, The Woods, americana, tendance folko jazz. Plus convenu et moins énergique, il brise la dynamique et l’esthétique du disque. On peut pas gagner à tous les coups. Il aurait été plus judicieux de finir par Cassander’s Loteria, beaucoup plus à l’image et à la hauteur du reste de l’album : un pont entêtant, un va et vient de guitare et de batterie lancinante, très propice à une transe et le tout fini par s’exciter.

Avec sa cargaison de références, Twin Arrows aurait pu tomber du coté de la récitation, de la redite. Mais leur héritage est suffisamment digéré. Certes on n’est pas face à l’album le plus original de la saison, mais ce n’est pas non plus ce qu’on lui demande. La maitrise rend l’écoute agréable et même un peu plus. Le premier album de Twin Arrows est sincère et authentique, et c’est bien plus que beaucoup. L’énergie du studio laisse présager des lives pleins de sueur. Et ça, c’est une promesse qu’ils ont intérêt à tenir.

Discophage et habituée des salles parisiennes, Queen Mafalda donne son avis, surtout si on ne le lui demande pas.

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