Daniel Darc
Taxi Girl cherchait le garçon en 1980, Giscard était sur le départ. Daniel Darc est né en mai, « c’est moi le printemps » clame t-il avec Louis Ferdinand et on espère se réveiller le 7 mai avec une nouvelle tête, de nouveaux tatouages et non la gueule de bois. Daniel Darc est « un ange déchu, un prince en exil », un « Jean Genie » querelleur et funambule chantant l’amour ou la foi, prêchant la liberté en reprenant à sa sauce les mots fiévreux du pasteur King. Il était en concert hier soir à L’Épicerie Moderne envahie par des cinquantenaires goguenards mais aussi par des plus jeunes touchés par la noirceur lumineuse de cet ogre enfantin. Fragile colosse à la scansion hypnotique, il picorera durant cette soirée suspendue dans sa discographie solo en se souvenant, se rappelant de sa résurrection qui nous a crevé le coeur, du paradis atteint avec la seule fille sur terre ou des amours L.U.V. Les visages s’éclairent, un vent de hardiesse se lève quand le printemps point, on espère des lendemains qui chantent. Simplicité, partage, complicité, un sourire affectueux et rieur quand le clavier ou le violoncelliste s’égarent ou quand Fifi torse nu dès le second titre martyrise ses fûts, le concert se termine déjà et l’on mesure la taille XXL de son âme. Aucune posture chez Darc, juste un condamné à vivre, un des derniers géants entre Higelin, Burger, Dominique A, Miossec, Arno ou Eicher.
Daniel Darc – La taille de mon âme @ l’Epicerie Moderne
Discographie
Daniel Darc