Nutcase
Vas y gros malin, définis le cas Nutcase si tu l’oses. Fête satanique, réunion freak, messe noire, exorcisme populaire… Le bal est emmené par Loki Lonestar, chaman en robe blanche, également vocaliste du groupe de hardtech Micropoint, qui commence le set dans la salle. Et on ne sait pas bien alors d’où sort cette voix. Cette voix un peu étrange, tantôt douce et frêle de jeune fille en fleur, tantôt presque grunt, lorsqu’il ne se meut pas en crooner vicié ou en elfe maléfique. Il y a définitivement quelque chose de Mike Patton dans l’esprit et la polyvalence de ses timbres. C’est un bal furieux qui est joué par le public électrisé, largement conquis par Nutcase. Le show se fait sur scène comme dans la salle. Tout à la fois concert et performance. Loki devient l’espace d’un instant Mona Outrancia, candidate à l’élection présidentielle. Au programme : sexe à la télé et émasculation… Votez Mona Outrancia.
Nutcase – The End of Something
Le batteur et le bassiste sont au coude à coude pour créer une rythmique dense, efficace et puissante. Le guitariste est un large atout mélodie qui se déploie dans des solos rock, saturés ou au groove blues. Loki est accompagné d’Audrey et Suzi à la voix. Suzi la claviériste, c’est une petite bonne femme perchée sur des talons, bien sous tout rapport. Et lorsqu’elle empoigne son micro pour nous sortir un grunt bien guttural de derrière les fagots on se demande comment un son pareil peut sortir d’un si petit corps. Audrey, aux machines, offre un chant plus rock et s’arme d’une clarinette pour The End of Something, morceau à la Mr Bungle s’il en est. Parce que c’est de ça dont il s’agit avec Nutcase. Véritable fusion métal, rock, psyché, ska la formule toute en colère et en force ne laisse pas de répit au spectateur qui sera forcé de gesticuler. Ou d’entrer dans la transe.
Un concert Nutcase, le bal de la démence, c’est une expérience totale.