Nicolas Comment
« Ces textes étaient magnifiques. Il fallait les donner à entendre pour qu’ils se révèlent un peu comme une photographie. Il fallait les « développer » musicalement pour les comprendre. Je crois que c’est le propre de la poésie : les choses ne sont jamais données d’emblée ».
Nicolas Comment et Xavier Waechter ont été bouleversés par le travail du photographe et critique d’art Bernard Lamarche-Vadel. Comment en effet ne pas être séduit à la fois par la proximité et l’étrangeté de l’inquiétant et hypnotique Gloire Noire susurré sur un lit de sons synthétiques ou par le nitescent Coquelicot sur la Falaise où la voix se fait plus chaude, amicale et caressante. Ces textes sont issus du recueil De la douce hystérie des bilans de Bernard Lamarche-Vadel, à découvrir ou redécouvrir en ces temps où l’on manque cruellement de poésie et ou l’on espère des bilans pour un nouveau départ.
Discographie
Nicolas CommentNicolas Comment & Xavier Waechter – Gloire Noire
Gloire Noire, Bernard Lamarche-Vadel
Tu es au centre ensoleillé
de l’âge musculaire
et les aigles pleuvent
sur les rives de tes oreilles
et c’est l’ivoire qui chuchote
sans interrupteur entre tes lèvresMais la nuit reptile surveillante
de la densité des rideaux
accumulés sur ton nom
abandonne chaque nuit
une masse de lave noire
au centre de ton augmentation
et tu t’endors à présent
dans les étagères occidentales
la tête sur une jacinthe de soupçons
Nicolas Comment : « Je prenais le livre et lisais directement le texte dans le micro sans préparatifs. Je déchiffrais les poèmes au même moment que je les enregistrais. Je ne cherchais pas à comprendre leur signification mais plutôt à traduire leur rythmique. C’était passionnant. Je me sentais comme un voleur de mots. Je m’emparais d’eux. »
Nicolas Comment & Xavier Waechter – Coquelicot sur la Falaise
Coquelicot sur la Falaise, Bernard Lamarche-Vadel
Coquelicot sur sa tempe
au sommet des draps l’oreiller, les livres,
cueilli par les baisers des enfants
en rang contre la falaise ouverte
de le tête au père mort ;
mais finir sous une fleur
n’est-ce pas encore chanter trop fort ?
mieux tu coules et disparais
clandestin passage d’une saison
dans le trou noir d’une seule pensée
celle du souvenir
du souvenir de l’interminable tétanos
malgré les spacieuses télévisions
ce nocturne mitraillage de la pensée
du souvenir
du souvenir des femmes nues
approchées de mes soins pour chanter ensemble
ce nocturne mitraillage de la pensée
du souvenir.
Nicolas Comment : « Oui, Bernard Lamarche-Vadel a écrit ces textes une dizaine d’années avant de se tuer dans son lit, et dans ce recueil de poèmes, on sent poindre déjà les idées de suicide : « Coquelicot sur sa tempe », par exemple, il faut le comprendre un peu comme la fin du « Dormeur du val » de Rimbaud, la tache rouge sur le côté droit… »
« Retrouvailles » est l’adaptation musicale d’un recueil de poèmes de Bernard Lamarche-Vadel, De la douce hystérie des Bilans publié aux éditions Unes en 2000 et extrait d’un livre depuis lors épuisé. L’album sort le 17 avril chez Bonsaï / Harmonia Mundi.
Mon Dieu, c’est épouvantable. Ce clip avec cette fille molle qui joue avec 2 doigts…
C’est le cliché d’1 a femme objet un peu demeurée. La créature dont l’intelligence ne se résume qu’à un savoir sexuel et devant lequel l’artiste à la voix embrumée se prosterne!!!
Mais à quelle époque vivons-nous? 1960 ou 2012???
Nicolas Comment s’était essayé précédemment à l’écriture. C’était raté. Là aussi. Si les textes sont magnifiques. Ils nous reviennent selon l’interprétation de M Comment… Hélas! La femme serait donc pour lui est un objet sexuel qui se savoure dans des bars à p… je ne pense pas que c’est comme ça que Bernard Lamarche-Vadel imaginait la femme.
BDP