Nouvel opus en forme de libertinage musical !

The Rakes, qui selon la légende tirent leur nom de l’opéra The Rake’s Progress de Stravinski offrent un troisième CD qui ne trahit pas l’éclectisme de leurs références. Connus pour avoir envahi nos têtes avec « Open Book », morceau très pop et efficace balancé sur toutes les ondes grâce à CanalSat qui en a fait la bande son de sa pub TV en 2006, The Rakes ont réussi le pari de s’imposer auprès du grand public tout en se frayant un chemin dans la hypitude. Preuve s’il en est, leur participation au très select Monsieur Gainsbourg Revisited aux côtés de Portishead, Marianne Faithfull ou encore Cat Power, album sur lequel ils proposent une mutation intéressante du « Poinçonneur des Lilas » devenu pour l’occasion « Just a man with a job ».

So, what is « The London look » ou plutôt “The London sound” selon The Rakes version 2009 ?

The Rakes - 1989

Incontestablement, le quatuor londonien se nourrit sur Klang aux influences new-yorkaises aussi bien qu’à des exhumations typiques Joy Division.
Le ton est donné avec une pochette très seventies qui ouvre un parcours allant de réminiscences The Cure (« The woes of the working women ») mêlées à des accélérations et des formats Pixies, un martèlement de piano cabaret-punk… Le chemin offre des surprises : voici des variations vocales qui rappellent quant à elles les ondulations hypnotiques d’un Elyas Khan de l’énorme Nervous Cabaret, mais sans le soutien des cuivres, sur l’ouverture « You’re in it » ou encore sur le très bon « Shackleton »…
Si dans l’ensemble tout est bien calibré – parfois trop, on aimerait que le groupe prenne sur certains morceaux un peu de liberté face à des schémas musicaux très reconnaissables- certaines étapes de la « revue » peuvent manquer le décollage, comme « 1989 » au rock californien quelque peu glissant… Mais au regard de l’esprit caustique du groupe, un tel morceau peut être écouté avec une distance humoristique bien sentie.
The Rakes s’amusent dans leurs détours nocturnes dans une ville finalement indéfinie, passant d’ambiances en ambiances jusqu’à consacrer un morceau à la pauvre condition des clients fumeurs expédiés sur le trottoir (« The Loneliness of the outdoor smoker »), avec un traitement musical bien loin du blues attendu…

Un trip au rythme dopé à l’accélération surénergisant, qui contient de toute évidence les ingrédients d’un succès attendu. The London sound, selon The Rakes, vient bien d’un autre temps et d’autres lieux…

Tracklist : The Rakes - Klang
  1. You’re in it
  2. That’s the reason
  3. The loneliness of the outdoor smoker
  4. Bitchin in the kitchen
  5. The woes of the working women
  6. 1989
  7. Shackeleton
  8. The light from your Mac
  9. Mullers ratchet
  10. The final hill

Cela pourrait vous intéresser

Eat-girls-paralospiescansados

Vidéo : eat-girls – Para los Pies Cansados

Depuis Canine, on est mordus du trio lyonnais eat-girls. Amélie, Elisa et Maxence s’apprêtent à sortir leur premier album, Area Silenzio chez Bureau B et nous font danser jusqu’à l’épuisement.

Plus dans Chroniques d'albums

Mattlow-uneviecool

Matt Low – Une vie cool

Il y a des voix qui vous séduisent, vous enveloppent, vous rassurent. Matt Low sort son deuxième album après le formidable La ruée vers l’or, et Une vie cool est drôlement bath.
Lesmarquises-soleilsnoirs

Les Marquises : Fiat Lux

Avec Soleils Noirs, Les Marquises nous entraîne dans un archipel du bout du monde, un voyage au long cours en deux plages mystérieuses et fascinantes aux titres puissamment évocateurs, L’étreinte de l’aurore et Le sommeil du berger.
Karkwa Dans-la-seconde

Karkwa – Dans la seconde

Qui l’eût cru ? Karkwa revient dans la seconde, treize ans après Les Chemins de verre. Peu connue en France, la formation québécoise est la valeur sûre de la Belle Province avec des arrangements amples et une voix, celle amicale de Louis-Jean Cormier.