Si Dot Hacker connaît un regain de notoriété c’est vraisemblablement parce que Josh Klinghoffer, le frontman, remplace John Frusciante au sein des Red Hot Chili Peppers depuis 2009. Est il à la hauteur ? Le costume de scène de Frusciante n’est il pas trop grand pour Klinghoffer ? Alors que les critiques et les incertitudes fusent, on peut dire pour sa défense que le musicien n’en est pas à son coup d’essai puisqu’avant de joindre la troupe californienne, il était un collaborateur de longue date de Frusciante et se produisait notamment aux côté de Warpaint, Sparks, Vincent Gallo, Gnars Barkley ou PJ Harvey. Vu le CV on imagine qu’il ne doit pas être manchot. Quant aux autres membres du groupe, ils sont le live band de Gnars Barkley. Alors même si Inhibition est un premier album, Dot Hacker a quelques heures de vol derrière lui.
Les mélodies de Dot Hacker sont autant d’invitations au voyage. Depuis la fraiche énergie de Order/disorder qui ouvre cet album, jusqu’à la douce mélancolie de Eye Opener, en passant par la construction plus complexe du vicié Earth Breath… Le secret ne réside pas tant dans la forme, pop, que dans les arrangements qui font se côtoyer les claviers sous toutes leurs formes, les guitares saturées, ou les nappes electro. Ces nappes qui font invariablement penser à un Radiohead qui aurait évolué sans oublier ses racines pop rock. Ces même nappes qui donnent une teinte lyrique à l’album, sous tendue par un duo basse batterie très présent, offrant intensité et envie de danser.
Arrangements intenses et textures multiples font du premier album de Dot Hacker une réussite pop intelligente.