Ce sont 13 titres, poétiques et bien travaillés, qui relèvent une personnalité toujours en émerveillement et en méditation constante sur l’amour, la vie. Ce sont des souvenirs et des émois tirés de son pèlerinage personnel à la recherche du « moi » profond, à travers les inspirations vécus en Suisse ou aux confins des Indes.
Angus est pleins d’imprévus et de rebondissements. A travers des ballades parfois nostalgiques, parfois virulentes, on est à la fois en terrain familier et dans un endroit complètement nouveau. Sans compromettre son identité sonore, il a jonglé avec les influences piochant aussi bien dans la country, le rock alternatif que la folk ou encore l’indie. Les chansons s’équilibrent, avec l’arrivée de nouveaux instruments – tambourin, trompette, mandoline, glockenspiel, percussions, qui viennent envoûter les mélodies, tout comme le jeu de voix est extrêmement varié, avec des paroles parfois susurrées, d’autres qui viennent se claquer au micro.
Angus Stone – Bird On The Buffalo
Le point d’orgue de l’album, c’est quand même ce côté rock et vintage, jamais vraiment essayé chez Angus. Sur Was in blue, il se fait accompagner par une guitare saturée par des cordes angoissantes. De même que sur End of the world, le ton est beaucoup plus grunge, avec une distorsion qui se fait reine et termine l’album sur une note légèrement plus sinistre.
Le morceau qui donne son titre à l’album, Broken Brights est certes un très beau titre — une célébration nostalgique et rêveuse de notre jeunesse — mais Bird On the Buffalo est un morceau plus mordant, qui commence un peu comme un Coldplay très acoustique, truffé de riffs de guitares saturées, allègres et une basse bien groovy. Only a woman rappelle les thèmes rock/folk posés et tranquilles de Ben Harper au tourbillon de milles échos, accroché à une voix solo digne d’un Bob Dylan qui raconte des choses qui lui sortent des tripes.
Il y en a d’autres qui nous envoient tout droit dans des contrées celtiques avec les envolés violonesques de River love ou encore sur les horizons lointains d’un Far west américain The blue door qui offrent des touches très country avec la présence discrète de mandoline et de flûte.
Angus Stone – Wooden Chair
Mes préférées : Wooden chair, des claps et des sifflements old school, qui rappelle curieusement l’univers flottant des I’m from Barcelona, mais aussi Monsters, un morceau plein de surprises et d’insouciance sur lequel les accords au banjo s’enchaînent à un rythme effréné sur fond de solos de trompette noirs et majestueux, reflétant les sentiments d’espoir et de désespoir que nous éprouvons tous dans les moments les plus difficiles.
D’une guitare acoustique doucement caressée à la guitare électrique rugissante, sur des prouesses vocales fortes et variées, Angus nous dévoile bien de nouvelles facettes, et nous entraîne, au gré de ses chansons de surprises en surprises.