Ian Skelly
Les frères Skelly. On les a vus débarquer avec une ribambelle de groupes de Liverpool au début des années 2000. The Crescent, The Stands, The Zutons et eux avec les Coraux.
Pas cons, le N.M.E. et son produit phare, Noel Gallagher, y avaient jeté un coup de projecteur. L’un pour le papier, l’autre pour ses premières parties et son inspiration. On connaissait cette scène pour les soirées du Zanzibar et ce fameux soir où le Chief avait joué Stop the Clocks.
L’ensemble de ces groupes a gentiment cané. Certains dès le premier disque, d’autres après quelques succès rocambolesques. The Coral est le seul groupe à être resté vivant. Pourtant les types ont multiplié les risques. Rythme de production implacable (un disque tous les ans) et exigence absolue. En 2012, après un grand disque (Roots and Echoes), et une kyrielle de petits bijoux, les types de Liverpool font une petite pause. Un peu las (et pas La’s) de faire des piges pour les Arctic Monkeys, un peu las de voir les ventes de disques reculer….
On s’attendait à voir débarquer en premier le placide James Skelly ou le killer de Lee Southall. Tous les bookmakers ont planté les mises. C’est le batteur qui déboule le premier. Ces types ne font jamais rien comme personne décidément.
Discographie
Ian SkellyIan Skelly sort un disque dans le grand style de l’école des The Coral. Une blinde d’influences de bon goût et une écriture parfaite. Un batteur a t-il le droit d’écrire des tueries comme Cut From A Star ? Un batteur peut-il se placer à la confluence d’une B.O. de dessin animé et d’Ennio Morricone sur D.N.A. ? Vous n’avez pas le monopole du talent Mr le batteur… Et pourtant, le type aligne quelques sacrées mélodies et une production psyché à l’ancienne de première catégorie.
Ian Skelly – Cut from a star
Tu es le George Harrisson de l’affaire. Et non le Ringo Starr. Tu participais peu à l’écriture des titres des Coraux. Et là tu débarques avec onze titres majeurs. Peux-tu nous expliquer cette situation ?
Ian Skelly : J’ai toujours écrit et enregistré des chansons alors que je faisais partie de The Coral. Sur les précédents albums du groupe, j’étais plus impliqué dans les arrangements. C’est pour notre dernier album Butterfly House que je me suis plus lancé dans l’écriture des chansons. 1000 years, More Than A Lover et Roving Jewel sont des chansons que j’ai écrites avec Lee et James.
De quand date l’écriture des chansons de ce premier disque ?
Ian Skelly : J’ai écrit certaines chansons de Cut from a star (caterpillar et nickle and a dime) a peu près a l’époque du premier album du groupe. C’est seulement quand on a fait une pause avec le groupe que j’ai pu les enregistrer et les sortir. Les autres chansons ont été écrites ces deux dernières années.
Tu es très entouré par le clan Coral durant l’enregistrement. James, Lee, Nick jouent sur l’album… Tu n’avais pas envie d’enregistrer ailleurs, avec d’autres personnes ?
Ian Skelly : Lorsque j’ai enregistré, je ne pensais pas sortir un album. J’enregistrais plutôt pour moi-même, j’explorais et j’expérimentais à partir de mes idées. La plus grande partie de l’enregistrement avait lieu après les répétitions de The Coral, donc si quelqu’un était libre, il venait participer. Je n’ai pour l’instant jamais envisagé d’enregistrer avec de nouvelles personnes ou de travailler ailleurs. Mais peut être pour mon prochain album ?
Qu’est ce que cela fait de sortir un disque sous son propre nom ?
Ian Skelly : C’est super. Je suis vraiment content du résultat, et il a reçu un bon accueil, ce qui est bien.
Quels disques ont joué un rôle important pour cet album solo ? Dennis Wilson ?
Ian Skelly : J’ai été influencé par beaucoup de musiciens, tous les nommer prendrait une éternité. J’aime les trucs tardifs des Beach Boys, le travail solo de Dennis Wilson, le White Album des Beatles, Pink Floyd, Grateful Dead, The Byrds, et plein d’artistes psychédéliques underground, avec des albums tels que Skip spence, The Dragons, Jim Sullivan, Paul Parrish et bien d’autres.
La chanson Cut From A Star est d’une grande mélancolie. Non ?
Ian Skelly : Je suppose que le son dépend de la façon dont c’est enregistré. Mais je pense que chaque chanson a son propre caractère.
Les clips de Paper Sky et Cut from a Star ont une esthétique très soignée et très singulière. Tu as tout supervisé ?
Ian Skelly : J’avais une idée de ce que je voulais comme clip. Et j’ai un réalisateur très talentueux (Dominic Foster) qui a transformé mes idées en réalité.
Tu sembles te lancer dans la production désormais. Tu es aux manettes du disque des Sundowners. Tu peux nous parler de ce nouveau rôle ?
Ian Skelly : Je me suis toujours intéressé aux techniques d’enregistrement, et j’ai une grande expérience en studio. J’ai été des deux cotés du miroir, donc je vois comment on peut aider un jeune groupe a donner le meilleur de lui-même. J’aimerais vraiment produire d’autres groupes à l’avenir.
TOP 7
Le pire disque de l’année ? Le meilleur ?
Ian Skelly : je n’écoute pas les albums que je n’aime pas, la vie est trop courte. Pour le meilleur album : il y a deux albums que j’aime bien cette année : Fear Fun de Father John et le Gentle Spirit de Jonathan Wilson. Et le premier disque des By The Sea.
La meilleure place dans une salle de concert ?
Ian Skelly : Dans ton esprit et pas sur ton écran de téléphone.
Ton disque honteux ?
Ian Skelly : Je n’ai pas de honte par rapport à ça. J’ai une belle collection de disques de Gloria Estafan. (rires)
Brian Wilson ou Dennis Wilson ?
Ian Skelly : Aucun choix possible : les deux.
Le refrain ultime ?
Ian Skelly : Dancing in the Dark de Bruce Springsteen.
Le festival de tes rêves?
Ian Skelly : Pink Floyd, Fleetwood Mac, The Beatles, The Stones. Et en clotûre une tête d’affiche comme Queen. Ce festival aurait pour nom ‘Rockin in a Recession’.
Le producteur de tes rêves ?
Ian Skelly : Jeff Lynne.