Straightaway
Straightaway entame les hostilités en guise de release de son nouvel album : Last Exit To Nowhere (prévu pour septembre). Energiques, les quatre comparses savent y faire. L’ambiance se réchauffe vivement, le contact avec le public est établi, le groupe semble comblé par son premier show nancéien. Après avoir notamment partagé ces nouvelles compositions (telles que My Own Demise), les premiers punks de la soirée closent ce premier épisode en adressant No Place To Call Home à certaines personnes du public, celles « qui ont perdu quelqu’un, d’un suicide ou d’une maladie ». Malgré ses paroles personnelles, substantielles et pesante, l’ardeur y est encore existante et ne laissera pas la salle, déjà bien remplie, sur sa faim.
Uncommonmenfrommars
Pause clope et/ou bar pour la majorité du public, et quelques instants plus tard, ce sont les Uncommonmenfrommars (les « Unco » pour les intimes) qui posent le pied sur la grande scène de l’Autre Canal. Alors qu’ils se disent eux-mêmes impressionnés par la foule présente, les membres relativement habitués de la région se lancent dans un – court – set d’une demi-heure, l’amorçant avec le classique Noise Pollution (2004) et le finissant neuf chansons – du dernier album, mais pas seulement – et des premières réactions agitées du public plus tard, avec I Hate My Band. Contact avec le public également réussi pour eux, un de leurs derniers pourtant ; le groupe confirme encore une fois qu’on ne les reverra pas avant un moment : une promesse de retrouvailles derrière cet au revoir cependant. Les Unco quittent finalement rapidement la scène, leurs souvenirs sonores de sept albums avec eux, laissant les fans avec le sourire, et cédant la scène aux américains déjantés de NOFX.
NOFX
Provoquant, les quatre punks se font remarquer dès leur arrivée. Air nonchalant, crête bleue sur la tête de Fat Mike (chant et basse), familiarité avec son public et états sur-alcoolisés, voici ce qui ressort avant même qu’ils n’attaquent les premiers riffs ; comme des présentations informelles, ces premiers mots résonnent tels un « salut » entre potes (et comme on dit, « qui aime bien châtie bien »…). Backstage Passport – générique de leur « documentaire » sur leur tournée mondiale de 2008 – amorce encore une fois le show des Américains, cette fois-ci en face d’un public bel et bien réactif. Leurs chansons seront entrecoupées de reprises diverses et parfois déconcertantes (on passe en quelques morceaux de Rancid à Joe Dassin). En tous les cas, les punks américains savent y faire. La salle est bouillante et entre chaque chanson raisonne un interlude familier : celui des punks sans gêne, avec plus de deux verres d’alcool dans le sang (et n’attendant rien de plus qu’une petite dose de drogue : Drugs Are Good), insolemment sympathiques. Petit moment spécialement pour les Français à souligner également avec le joli enchaînement Franco Un-American (dont ils complètent les paroles, l’air de rien, à la fin, sous nos yeux) / Aux Champs Elysées. Qu’on se le dise : ils ne parlent pas français. Mais ils ne semblent guère en avoir besoin, car les railleries fusent entre le groupe et ses fans.
Après une dernière reprise (Perfect Government, de Mark Curry), c’est le moment du rappel. Acclamé, NOFX refait une entrée sur scène (sans s’en être réellement éclipsé) et reprend avec 60% (introductive de l’album Wolves in Wolves’ Clothing (2006). Le groupe culte clôturera la partie punk de la soirée avec The Brews, son grand classique de 1994. Le punk de NOFX : court, efficace, à l’ancienne et à l’américaine.
Le groupe aux quatre lettres en aura parcouru du chemin, les aura tenues, ses années et les aura surmontés, ses obstacles. Energie, bonne humeur et évidemment punk étaient bel et bien au rendez-vous pour cet événement nancéien, où une salle quasi-comble a pu apprécier la rencontre de trois groupes, dont l’un fêtait la sortie d’un album, le second faisait dignement ses au revoirs et le dernier affirmait encore et toujours une présence après plus de 25 ans de service.
Concert punk qui se finit, mais Eric Melvin reprendra possession de la salle pour un set électro. Changement d’ambiance, certainement, pour une after encore riche en émotions. Et le lendemain, ils remettaient ça en Allemagne.
Setlist : Backstage Passport | Murder The Government / Punk Elite | Quart In Session | 72 Hookers | Triple Rock | Radio (Rancid) | The Quitter | Fuck The Kids | Linoleum | Drugs Are Good | I Believe In Goddess | Eat The Meek | Franco Un-american | Aux Champs Elysées (Joe Dassin) | What’s The Matter With Parents Today? | What How Herb? (Helb Alpert) | Louise | Ronnie and Mags | My Orphan Year | Perfect Government (Mark Curry) // 60% | Dinosaurs Wil Die | Bottles To the Ground | The Brews