Remède anti-crise et anti-morosité, fête populaire au sens le plus noble, melting pot (pop ?) générationnel et culturel, les Invites ont accueilli près de 80 000 visiteurs, promeneurs, auditeurs, curieux, et autres flâneurs.
Cette année le Burkina Faso, « pays des hommes intègres » était à l’honneur avec les chanteurs Alif Naaba et Victor Démé, les marionnettes géantes des Grandes Personnes de Boromo ou encore la Compagnie du Fil sa visite mémorable des objets incroyables du musée Bombana de Kokologo et son regard décalé sur l’Afrique du système D.
Un melting pot musical
Côté musique donc, le mot d’ordre était le brassage des cultures et des sons. Le jeudi était consacré à l’électro pop sautillante avec les frenchies de Tahiti 80, super stars au pays du soleil levant mais moins prophètes dans leur contrée comme Phoenix qui cartonne à l’étranger. Puis la sensation hype-buzz du moment un peu décevante, le trio franco américain Naïve New Beater déversa son électro pop fluo mâtinée de guitares stridentes souvent répétitives avant que les Grand Bretons de Metronomy ne déchainent le dance floor improvisé sous le chapiteau avec des missiles tonitruants entre Devo et Kraftwerk.
Un vendredi calme
Le vendredi fut plus calme avec le folk blues de la canadienne Melissa Laveaux et sa voix rocailleuse, un peu plus excité et excitant avec le hip hop racé des sud africains de Tumi & the Volume, radicalement mélancolique voir neurasthénique avec le nouveau projet de Neneh Cherry nommé CirKus et enfin un peu convenu avec le pseudo hippie folk de Loizeau Emily sans doute pas assez « sauvage », au final trop carré et sans émotion.
Le dernier jour, nous apprîmes grâce au sympathique groupe de rock pour enfants, le Kolektif Krao que tout était bon dans le cochon, que les huertas espagnoles sont assez proches des champs de coton de Caroline du Sud avec la voix chaude et soul des Sweet Vandals mais aussi que l’homme du monde, Arthur H a viré groovy pour les bobos branchouilles et variétoches pour beaucoup qui ont écouté fastidieusement son set et qui auraient sans doute préféré la petite sœur prodige, Izia.
Fishbone en apothéose
Heureusement, la soirée se finissait en beauté avec les vétérans mais toujours verts Fishbone fusionnant slam, jazz, funk, hip hop, punk, reggae ou encore ska. 1h45 de spectacle de folie avec un Angelo Moore déchainé, jonglant entre ses saxophones, du sopranino au sax basse, boxant son Theremin et slamant toute gorge déployée dans la fosse, atteignant même, au son vrombissant de Norwood Fisher, son compère de toujours à la basse, l’un des piliers du chapiteau pour s’y balancer tel un pantin désarticulé et rigolard. Fêtant leur 30 ans d’existence, les Fishbone ont donné assurément ce soir là une leçon d’énergie sur scène, écrasant les jeunots et laissant telles les girafes géantes de l’affiche du festival, une empreinte indélébile pour cette édition 2009.