Sinsemilia - Solidays 2009 | 26 juin 2009
Solidays, c'est cinq scènes sur un immense hippodrome, une soixantaine de groupes, plus de 800 bénévoles, des dizaines de milliers de personnes, presque autant de sandwichs immangeables, et tout cela aux portes de Paris pour soutenir la lutte contre le sida. En attendant les photos de Benjamin que vous pourrez voir sur ce même billet, voici un compte rendu de la première journée.
Il y a quelques petites choses à prévoir quand on va à Solidays. Il faut prévoir, en vrac dans un grand sac, la crème solaire, éventuellement le K-way, on ne sait jamais, au cas où Météo France aurait raison, et la bouteille d’eau (car cette année l’organisation a eu la bonne idée d’autoriser les bouteilles d’eau. Merci.) Il faut aussi prévoir les chaussures de marche, car quand le site internet dit « à 500m d’une station de métro », alors ça c’est un gros gros mensonge, ça veut dire en réalité 2 km, c’est-à-dire une vingtaine de minutes pour rejoindre l’entrée du festival. Pas merci.
Une fois tout cela prévu, vous pouvez au choix voir plein d’expos, jouer à la Xbox, sauter à l’élastique, manger une tartiflette, faire un peu de shopping, ou – quelle drôle d’idée – aller voir des concerts.
Neimo
Ouvrir Solidays, le vendredi à 16h ? Cette année c’est Neimo qui s’y colle, et avec brio, sous un chapiteau plutôt rempli malgré l’horaire. La prestation fut très bonne avec la plupart des titres phares de leur second album « Moderne Incidental » mais aussi leurs deux autres machines à danser : « Johnny Five » et « Hot Girl », chanson qui fut agrémentée de vrais morceaux de Billie Jean dedans en hommage au roi de la pop. Il a fallu au chanteur Bruno pas moins de cinq ou six chansons pour enlever sa chemise – c’est largement au-dessus de sa moyenne – mais peut-être sentait-il comme moi que le public n’était pas encore très chaud et qu’il fallait y aller mollo.
Debout sur le Zinc
Debout sur le Zinc, c’est du rock festif avec des trompettes et de la clarinette sur la scène Bagatelle, idéal pour danser comme dans une guinguette des temps modernes. Bonne ambiance dans la foule, chouette prestation, c’était un moment vraiment agréable.
Sinsemilia
Sur la grande scène, Riké et ses potes nous ont offert un Sinsé sans surprise. Si j’avoue ne pas trop aimer « Tout le bonheur du monde », je réécoute avec plaisir « Douanier 007 » dans une prestation grand format et très appréciée du public. Pour moi, c’est surtout idéal pour siroter une bière avec des amis en cette fin d’après-midi clémente.
Stuck In The Sound
Deux ans après leur premier passage à Solidays, les Stuck reviennent mais cette fois-ci sur la grande scène Bagatelle. Stuck in the Sound a pour coutume d’alterner les morceaux hyper-pêchus (« Never on the Radio », « Cramp », « Shoot Shoot », « Ouais », « Toy Boy », « It’s (Friday) »…) avec d’autres, plus calmes comme « Dirty Waterfalls », et c’est une formule qui fonctionne très bien. Une super énergie, un public très en forme, tout est réuni pour que le concert soit un excellent moment, et il le fut ! On en redemande, une heure, c’est vraiment trop court…
The Dø
On commence à connaître la voix suraiguë d’Olivia, la chanteuse de The Dø. Pour ceux que j’entends déjà soupirer « on en a marre de ‘why would I carry such a weight on my shoulder’ parce qu’on l’a entendu des milliers de fois à la radio, la télé, etc. », je réponds simplement : The Dø en concert, c’est une autre dimension. Parce qu’ils réinterprètent toujours leurs morceaux de manière surprenante, parce que la présence scénique d’Olivia justifierait tout et n’importe quoi, il ne faut pas rater un concert de The Dø. Et pis c’est tout.
NTM
Suite à l’annulation de Joey Starr, retenu ailleurs, Solidays a donné carte blanche à Kool Shen. Bien que ce soit une déception pour beaucoup, ils étaient nombreux à aller écouter la moitié de NTM ce soir et à apprécier la prestation. Moi j’ai préféré voir Poni Hoax.
Poni Hoax
Rejeton musical improbable de Joy Division et d’ABBA, Poni Hoax en concert, ça relève de l’expérience légèrement surréaliste. Sur scène, on voit surtout un chanteur aux allures dandy-esques fumer comme un pompier et se parer de ses quelques fausses notes comme d’autant d’accessoires de mode. Dans le public, à cette heure tardive tout le monde est chaud comme la braise, et c’est de loin la meilleure ambiance que j’ai vue dans une fosse jusqu’ici. Tout le monde danse sur cette dark disco dont les rythmiques sont, avouons-le, diablement bien fichues. Au total, un excellent concert qui vient clôturer en beauté cette première journée de festival, sauf pour ceux qui sont partis pour danser jusqu’au bout de la nuit sur les rythmes electros de Yuksek ou Digitalism… ce qui ne sera pas mon cas aujourd’hui !
Lieu : Solidays, Hippodrome de Longchamp, Paris