Il était une fois, Ellis Ludwig-Leone, 24 ans, leader qui ne chante pas du groupe de Brooklyn, San Firmin. Et pourtant quelles voix ! Elles sont trois, quatre dorénavant, Allen Tate un pote de fac, les divines Jess Wolfe et Holly Laessig de Lucius et maintenant la sublime découverte Rae Cassidy pour la tournée qui rappelle St. Vincent.
San Fermin – Sonsick
Avec sa gueule d’Harry Potter, il déboule (bull ? ) avec un album somptueux, composé en solo lors d’un périple canadien dans les Rocky Mountains, « incredibly dramatic landscape » où « quand vous êtes loin de votre vie quotidienne et passant le plus clair de votre temps seuls, tous vos sentiments normaux gonflent juste pour remplir l’espace vide. »
Inspiré par le roman d’Hemingway, Le Soleil se lève aussi où une jeunesse à la dérive promènent son spleen entre Paris et Pampelune, ce premier disque est un dialogue entre un homme et une femme qui se toisent, se séduisent, se jaugent, se repoussent.
« The album follows two characters – the male and female singers – through a kind of almost-romance. The male character is pretty grandiose, he’s young and overeager, a little melodramatic. The female character is more grounded, cynical. I found that it was easier to write for her, because I think her argument is the easier one to make, though not necessarily the more interesting one. The interludes function as an in-between space; they’re supposed to feel a bit liturgical, and you can hear the female voice whispering throughout. Hopefully they add some depth to her character and raise the stakes a little bit. »
San Fermin – Oh Darling (Live at Advent Lutheran Church NYC)
Ellis Ludwig-Leone a étudié la composition à l’université de Yale, a été l’assistant du compositeur New Yorkais, Nico Muhly, arrangeur producteur qui a travaillé avec The National et sur les projets live d’Antony and the Johnsons lors de leurs passages aux Nuits de Fourvière.
Ellis Ludwig-Leone a donc écrit ces 17 morceaux comme un opéra pour ensuite trouver les bons interprètes. Il n’a pas eu à chercher très loin puisqu’il a choisi notamment Allen Tate, un de ses meilleurs amis dont la voix oscille entre Bill Callahan et Matt Berninger. En tout, il y a 22 interprètes sur le disque, un mini-orchestre avec un quatuor à cordes, un quartet de cuivre, un saxophone (si, si !), une guitare, des tambours, des claviers, un vibraphone, un harmonium et des chœurs célestes ! Bien sûr on pense aux épopées musicales de Sufjan Stevens, d’autant que l’étonnante pochette de l’album a été réalisée par Stephen Halker qui a participé au projet The BQE.
https://www.youtube.com/watch?v=ehvDXbIY_cU
Pas de dates prévues en Europe pour l’instant pour ce qui pourrait être the next big thing cette année avec un groupe (?) qui démontre que la musique populaire n’a jamais été aussi proche de la musique classique, un vrai bonheur d’auditeur, de la voix séraphique sur Sonsick à celle de baryton sur Daedalus.
San Fermin – Daedalus
San Fermin – NPR Music Tiny Desk Concert
San Fermin - San Fermin