James Williamson de la nouvelle pop française, chaînon manquant entre la dépression et l’obsession, Nuit Noire devrait insuffler un nouveau souffle (froid) à la nouvelle scène indé française. Et américaine.
Marc Desse
Quelle est ton éducation musicale ? Comment arrives-tu à la musique ?
Discographie
Marc DesseMarc Desse : J’ai commencé le piano vers l’âge de 8 ans au Conservatoire. Jusqu’à l’âge de 12 ans. Et puis j’ai tout arrêté.
Je me suis mis à la guitare lorsque j’étais inscrit en faculté de lettres.
Quel groupe t’incite à prendre une guitare ?
Marc Desse : Les Doors. A ce moment-là, c’est les Doors. J’en avais marre d’être auditeur. Je me suis mis à écrire. Mais c’était juste pour moi. Entre ça et passer pro, il y a un monde. Mais je ne faisais que ça. Trois, quatre heures par jour. Ensuite j’ai monté des groupes.
Tu as une liaison particulière avec Detroit. Tu peux nous en dire un peu plus sur les liens qui t’unissent à cette ville ?
Marc Desse : Tout a commencé avec David Graw. On s’est rencontrés à Paris en 2011. Je cherchais un batteur, on s’est très bien entendus et voilà. Aujourd’hui, il habite Detroit. Mais nous sommes toujours en contact.
Je lui envoie les maquettes par Internet. J’ai pu réaliser ce disque en partie grâce à Internet.
Detroit est une ville en pleine effervescence. Une ville en déclin mais où le foisonnement culturel est important. Il y a énormément de studios de musique.
Je passe mes directives via Internet.
Ainsi David joue de la batterie sur Nuit Noire.
Et c’est Erik Maluchnik qui a réalisé le mix et le mastering du disque.
A quel moment de la journée écris-tu tes textes et tes musiques ? Quand es-tu le plus efficace ?
Marc Desse : La nuit. Ce n’est pas pour rien que l’album s’appelle Nuit noire. Je commençais vers une heure du matin pour finir vers quatre heures. Le tout pendant deux mois. Au final, j’ai dix chansons très cohérentes. Elles forment un acte spontané. Elles ont été écrites, enregistrées en même temps. C’est vraiment ça. Je voulais garder le caractère spontané.
Ton disque a été enregistré à Paris entre novembre 2012 et janvier 2013. Il sort ce mois-ci. Pourquoi un tel délai ?
Marc Desse : Je cherchais un label en France. Je voulais vraiment sortir ce disque en France. J’ai trouvé Bordeaux Rock et au début de cette année, nous avons décidé de le sortir.
J’ai enregistré tous les instruments du disque seul. Cela prend un peu plus de temps, évidemment.
Faits d’Hiver me fait penser à Choderlos de Laclos. Que lis-tu ? Quels sont les écrivains qui t’inspirent ?
Marc Desse : Faits d’Hiver est une référence à Choderlos de Laclos. Évidemment.
Je lis beaucoup de poésie. Apollinaire. Et tous les poètes symbolistes du 19 ième siècle. Quelques romans. Ceux de Dickens. Mais au final, je ne lis plus que de la poésie.
Marc Desse – Ma Fiancée
En quoi est-ce différent, pour toi, d’être en solo désormais ?
Marc Desse : J’ai fait mes armes avec Théâtre Métamorphosis. Je n’avais pas encore bien calé ma voix. Le guitariste arrangeait les morceaux…. Et comme pour beaucoup de groupes, des problèmes d’ego surgissent et tu finis par ne plus te blairer. Donc je me suis retrouvé seul. Sans trop de matos. Je me suis retrouvé à sortir des singles très lo-fi via Bleeding Gold Record. J’avais vraiment du matériel de fortune. Aujourd’hui, les choses ont bien changé.
Tu peux nous en dire un peu plus sur « Chanson pour Olive » qui est la chanson la plus longue du disque.
Marc Desse : Je l’ai écrite pour un pote… Enfin j’ai perdu un pote, un proche de Théâtre Métamorphosis. Olivier, un guitariste. Un bon pote sur une période assez courte. Deux ans… Il était un peu plus âgé que nous. Mais on peut dire qu’il a eu une vie rock’n’roll.
C’est Romain Guerret d’Aline qui m’a soufflé ton nom. Votre rencontre de… ?
Marc Desse : De l’époque Young Michelin. Nous avions fait une date ensemble à l’International.
Et les Temples pour qui tu ouvrais hier au Bataclan, ils assurent ?
Marc Desse : Oui carrément, des types charmants… Ça joue très carré, très bien.
Top 10
Le meilleur disque de 2014 ?
Marc Desse : Le dernier Frànçois & The Atlas Mountains.
Le pire disque de 2014 ?
Marc Desse : Aucune idée.
James Williamson ou Ron Asheton ?
Marc Desse : Asheton !
La meilleure salle de concert ?
Marc Desse : En tant que spectateur…. Pas Bercy… Je n’y suis allé qu’une fois. Pour Depeche Mode. On dirait un grand hangar.
Le Trianon. Une vraie salle à l’ancienne avec beaucoup de cachet. Une sorte de théâtre italien. J’y ai vu Connan Mockasin. J’aime beaucoup Connan Mockasin.
Sinon pour y jouer…. Ce n’est pas dans le monde du rock qu’il faut chercher. Je vais dire l’Opéra Garnier.
Robert Smith ou Ian Curtis ?
Marc Desse : Robert Smith.
Bordeaux ou Paris ?
Marc Desse : Paris.
Le producteur de tes rêves ?
Marc Desse : Frédéric Lo.
Si tu pouvais créer un festival à Detroit… Quel nom ? Quels invités ?
Marc Desse : Le Nineteen Sixty Nine. J’inviterais Jack White. J’aime beaucoup Jack White. Les Stooges, enfin ce qu’il en reste. David Graw et son nouveau groupe, les Nice Hooves. David est le chanteur de ce groupe.
Et puis R. Stevie Moore pour qui j’ai ouvert à l’Espace B.
Un écrivain qui devrait chanter ?
Marc Desse : García Lorca.
Un chanteur qui devrait écrire un livre ?
Marc Desse : Alex Rossi. Oui carrément Alex Rossi.
- Ma Fiancée
- Un Instant Heureux
- Henri Et Elsa
- Oh Babe (C'Etait Si Bien)
- Chanson Pour Olive
- Nuit Noire
- Faits D'Hiver
- Giverny
- Plus Louche Que Toi
- Tes Larmes