Mais quel meilleur écrin pouvait accueillir deux artistes en solo, à nu, sans parasites visuels ou électriques que cette salle construite en 1908, au style « art nouveau » sous le yeux doux des muses Euterpe et Polymnie ?
Ronan Siri en seulement six titres fiévreux a conquis, enchanté, envoûté le public de cette soirée parrainée par le Petit Bulletin et Rain Dog Productions.
Avec une paisible assurance et une voix boisée qui s’est cuivrée avec l’âge, le jeune lyonnais a connu sa première standing ovation de sa jeune carrière. Les poils se sont peu à peu dressés plus le set avançait, mais c’est sur ce In god’s house habité que l’acmé fut atteinte, Ronan commotionné et accroupi, le public debout et pantelant. Un moment rare dans une jeune carrière vite surmonté par un Swallows radieux pour parachever la belle synergie de l’instant.
Alela Diane dans sa robe pastorale porte bien son nom, elle pourrait figurer dans une toile de maître, une Diane enchanteresse qui pourrait reprendre Il n’y a pas d’amour heureux d’Aragon, tant elle aime et est aimée par la France depuis The Pirate’s Gospel en 2007. Quand elle surgit sur scène, elle diffuse une onde de douceur, de quiétude, d’humanité bienveillante malgré les affres de sa vie. Elle évoque les yeux pétillants de bonheur sa récente maternité et livre un set mêlant son premier et son dernier album, To be still. Cela pourrait paraître aride, voir ascétique mais quand sa voix incroyablement chaude vous enveloppe, on s’échappe vers les contrées verdoyantes de la Californie du Nord. La « girl in gray » illumine les cœurs les plus sombres, son picking vous berce vers une douce ataraxie.
Au final, on espère que ces deux artistes pourront se retrouver très bientôt le temps d’un duo.
Ronan Siri – In God’s house
Alela Diane – The Girl In Gray