Le problème, car il y’ en a un, c’est que très rapidement un néon s’allume dans votre crâne et clignote furieusement : Beatles, Beatles, Beach Boys, Beach Boys… Attention, un album aux influences marquées n’est pas un mauvais album pour autant mais on est en droit de se sentir un peu gêné par cet hommage à peine grimé, par cette récitation (jamais balbutiante mais récitation quand même).
Et dans les références, on ne trouve pas que les Boys de Liverpool, il y a du Mc Cartney et du Lennon en solo (fortement), du Neil Young et même le spectre de Knocking on Heavens Door qui apparaît flottant sur l’une des chansons ; on se surprend même à chantonner « Mamah Took this badge from me »…
https://soundcloud.com/subpop/avi-buffalo-so-what/s-nvnD5
Ce n’est pas que l’album est désagréable, loin s’en faut, c’est même touchant cette volonté sixty, seventy de refourguer des beaux solos mélodiques, de soigner ses choeurs et de faire du song-writting qui veut dire quelque chose, qui sonne, qui reste.
L’apport, la touche moderne, ou du moins personnelle si moderne ne veut rien dire, est peut-être trop discrète, voire inexistante. C’est beau et donc on voudrait apprendre, en sortir peut-être un peu plus édifié qu’avant d’avoir mis le cd dans la chaîne (ou le mp3 dans Itunes) mais ici on n’apprendra rien de neuf, si le White Album à beaucoup tourné à la maison ou qu’on a aimé Chaos and creation in the backyard de Mc Cartney on achèvera l’écoute et on reviendra aux origines plutôt qu’à la copie.
Le procès est peut-être dur mais c’est un peu comme si votre femme vous autorisait à crier le nom de votre ex que vous n’avez jamais réussi à oublier pendant l’acte, dur de rester concentré, non ?
Reste la voix, nue, belle est sensible à la Roger Hodgson, sans voile, sans trop d’apparat finalement, et du talent, c’est manifeste. A suivre donc, à voir, quelque chose va éclore, c’est presque sûr.
Avi Buffalo - At Best Cuckold