La programmation fut concoctée par « Les Trois Baudets », aujourd’hui « établissement culturel de la ville de Paris » qui avait, avant sa réouverture cette année, accueilli des pointures comme Jacques Brel, Boris Vian Serge Gainsbourg ou Georges Brassens. La « chanson française à texte » n’est pas particulièrement ma tasse de thé, pourtant j’ai trouvé le programme de ce soir d’une grande diversité et avec de bonnes surprises !
Le planning fut chargé : six artistes en quatre heures, on ne traîne pas, six morceaux par set grand max, une quinzaine de minutes seulement entre chaque… J’ai malheureusement raté les deux premiers, mais j’ai ouï dire que Imbert Imbert, c’était excellent. Mes sources sont très fiables.
Marjolaine Babysidecar
Marjolaine Babysidecar, c’est joli comme nom, mais je préfère « Calamity Marjo », comme dans une de ses chansons. « Marjo » fait donc de la chanson française, oui, mais avec parfois des morceaux d’Amérique dedans, côté country américana avec sa grosse guitare de jazz. C’est donc « le far west, between gare du nord et gare de l’est ». Tout un programme, et c’est ça qui est sympathique : on change d’univers avec chaque chanson. Les arrangements sont toujours sobres : Marjo herself et un autre musicien, pour un duo de voix accompagnée d’une guitare, ou d’un piano, ou d’un saxo ou de qraqeb. Un bon moment.
Monsieur Lune
Dans Monsieur Lune, il n’y a pas qu’un seul monsieur mais quatre messieurs pour un line-up rock avec un violon, ce qui leur permet de faire dans la finesse mais aussi dans l’énergique façon Louise Attaque (bon, je sais c’est pas parce qu’il y a un violon qu’il faut forcément comparer à Louise Attaque, mais je dis ce que je veux, c’est ma chronique). Dans l’ensemble, le concert fut beaucoup plus dynamique et rock’n’roll que ne l’avaient laissé présager les titres écoutables sur leur page myspace. C’est la voix éraillée du chanteur qui donne sa marque de fabrique à la musique de Monsieur Lune, une musique qui s’écoute avec enthousiasme.
MeLL
Je ne connaissais pas MeLL, pauvre de moi. Un concentré d’attitude punk chez cette compositeur-interprète talentueuse ! Une chouette voix, un bon coup de guitare, des paroles pleines d’esprit et d’humour, et une vrai présence de show woman limite femme-orchestre. De grimaces en solos de guitar hero, MeLL occupe la scène. Toute la scène. Vous ai-je dit qu’elle était toute seule ?!? Elle est toute seule !!! Sur une immense scène ! et pourtant point d’impression de vide. Sûre de son humour, elle n’hésite pas à taquiner le public (« On applaudit après un solo, bande d’enfoirés !!! ») et le public aime ça. Très bonne surprise !
Bams
Le hip hop, c’est pas du tout ma tasse de thé, mais alors, encore moins que la « chanson française à texte ». Mais j’avoue que Bams (sans apostrophe, hein, attention) a une bonne présence, une belle voix, des textes intéressants. Surtout, elle a des musiciens de qualité : un synthé et un DJ dans le fond, une saxophoniste et une contrebassiste à côté d’elle (que des filles sur le devant de la scène !) qui donnent beaucoup de profondeur aux compos.
Lieu : Hotel de Ville de Paris (Paris plage), Paris