Pennywise et NOFX avaient dû plier les gaules à la sortie d’And Out Come the Wolves en 1995. Armstrong, encore frêle et armé d’une crête, avait composé sans s’en apercevoir une ribambelle de hits. Qui pouvait résister à la ligne de basse d’Old Friend ? Au refrain de Time Bomb ? Personne. Après quelques millions d’albums vendus, Armstrong s’était retrouvé à composer des chansons pour Pink et avait mué Rancid en objet bizarre et peu inspiré. Les deux derniers albums de son groupe ont endormi plus d’un punk.
En 2014, Rancid revient à la recette originale sans la gloire d’antan.
Rancid
Dès le début de Honor is all we Know, on comprend que les choses vont mieux du coté de Berkeley. Les voix d’Armstrong et de Frederiksen enquillent le refrain détonnant de Back Where I Belong avant d’être rejointes par la basse érectile de Freeman sur Raise Your Fist. Une plombe que Rancid n’avait pas sonné ainsi.
L’étendard de 1977 et les t-shirts de Buju Banton sont de sortie avec le très ska Evil’s My Friend.
Les premiers moments de ce disque sont jubilatoires : c’est comme si nous retrouvions un vieil ami perdu de vue depuis une dizaine d’années.
Ne serions-nous pas en train d’écouter le digne successeur de Life Won’t Wait, le petit chef d’œuvre du groupe de 1998 ? Sûrement. Oublié le retour en arrière de Rancid (2000), oublié le MTVisé Indestructible (2003)…
Il ne restait aux membres de Rancid que leur honneur. Ils défendent donc leur dernier pré carré sur ce disque qui porte à merveille son nom.
Alors ça n’a pas la vigueur d’antan ni la fougue des années 90, mais ça a au moins le mérite d’être là.
Honor Is All We Know s’essouffle sur la durée (un comble pour un disque d’une trentaine de minutes) mais tente de remettre de l’ordre dans l’anarchie californienne. C’est toujours ça de pris.
Discographie
RancidRancid – Collision Course, Honor Is All We Know, Evil’s My Friend
Rancid - Honor Is All We Know