Amazing Belfast
A dates exceptionnelles, moyens exceptionnels, dira-t-on. Ce soir, Noel Gallagher et ses High Flying Birds ont fait les choses en -très- grand. Dans son line-up habituel, le groupe a fait appel à un orchestre philarmonique, arrivé en premier sur la scène de l’Odyssey. Un dispositif impressionnant et ô combien important pour donner leur pleine mesure à certains titres.
Après s’être contenté d’un laconique « alors Belfast, tu racontes quoi ? (What about you Belfast ?, what’s the craic ?)», Noel lance (Stranded On) The Wrong Beach, aussi bien dans sa voix que dans son bomber slim fit. Côté technique, le son est insoutenable de puissance et les effets visuels, finement répartis sur plusieurs écrans géants, spectaculaires. Introduit par les chœurs de l’orchestre, Everybody’s on the Run fait mouche, comme cette version acoustique de Fade Away qui vient conclure un premier quart d’heure dantesque.
Sur la terre de ses ancêtres, l’ex-Oasis se la joue patriote avec le public (« amazing Belfast ») mais surtout taille patron avec In the Heat of the Moment, dépourvu de toutes les fioritures de la production studio. L’occasion d’ailleurs pour le boss d’arborer l’un de ses deux nouveaux modèles Fender, l’autre étant utilisé au moment d’exploiter The Mexican. A l’aise pour la première live de You Know We Can’t Go Back et Lock All the Doors, le leader du NGHFB dédie Champagne Supernova aux « mamans et aux papas », déjà adultes à la sortie de « Morning Glory », en 95. Un moment de communion touchant, où les paroles sont intégralement reprises par les 11.000 personnes de l’énorme dôme, verres levés.
De bonne composition, l’ami Gallagher ne cesse de plaisanter avec une jeune irlandaise placée aux avant-postes et « dédicace », rire narquois « (Digsy’s Dinner) à tous les fans de Manchester City ». Une annonce qui provoque de nombreux « big boo » descendus des travées et des éclats de rire enfantins. Parenthèse refermée, le quintet s’applique autant à refaire une beauté au titre cité qu’à rendre If I Had a Gun attractif, puis remet de l’énergie sur Ballad of the Mighty I, jouée tout en puissance.
Dreams we have as children
Acclamé, le Noel Gallagher’s High Flying Birds remet le couvert quelques minutes plus tard pour un rappel de très haute volée. Repêchée d’une édition bonus et rarement jouée, Alone on the Rope fait bonne impression au moment où les premières vagues de départ s’amorcent sur les quais du Titanic. Des départs retardés lors des premiers accords de Dont’ Look Back in Anger, interprétée en acoustique. Sur les écrans géants, des flocons de neige tombent en continu et rendent le monument pop anglais plus émouvant qu’il ne l’est déjà. Un instant fort qui fait s’essuyer quelques larmes à toutes les générations présentes à l’Odyssey.
Chanson la plus utilisée en concerts depuis la création du High Flying Birds, Aka… What a Life ! fait office de rouleau compresseur sous un jeu de lumières consistant. Une nouvelle bombe lancée avant le final plus posé mais toujours impeccable The Masterplan, supporté par ce qu’on appelle ici le « choir ».
Parfois ennuyeux lors de la précédente tournée, ce Noel Gallagher’s High Flying Birds a semble-t-il été frappé par une force divine qui l’a fait devenir un monstre de puissance, capable de tenir un concert à un niveau proche de la perfection. En fait, la mécanique n’a jamais été aussi bonne autour de Noel, même pendant les heures glorieuses d’Oasis. Si le hit-maker chante « dreams we have as children », le nôtre est exaucé depuis cette soirée à Belfast.
- (Stranded On) The Wrong Beach
- Everybody's on the Run
- Fade Away (Oasis cover) (Acoustic)
- In the Heat of the Moment
- Lock All the Doors
- Riverman
- The Death of You and Me
- You Know We Can't Go Back (Live debut)
- Champagne Supernova (Oasis cover) (Acoustic)
- Dream On
- The Dying of the Light
- The Mexican (Live debut)
- Shout It Out Loud (Oasis cover)
- Digsy's Dinner (Oasis cover)
- If I Had a Gun...
- Ballad of the Mighty I
- Encore:Alone on the Rope
- Don't Look Back in Anger (Oasis cover) (Acoustic)
- AKA... What a Life!
- The Masterplan