Comme quoi la fainéantise peut rendre de temps en temps service !
Grâce à cette propension à ne rien faire, nous avons donc découvert une chanteuse aussi sympathique que talentueuse. Depuis qu’elle voit la vie en noir et blanc, Laura Cahen distille une pop élégante et touchante. Originaires de l’Est de la France, Laura Cahen et son premier EP réchauffent les cœurs et inondent les rêves de mélancolie.
Comment te sens-tu quelques heures avant de jouer au MaMA ?
Laura Cahen : Sereine. Le public est un peu particulier puisque quasiment entièrement constitué de professionnels de la musique… J’essaye de ne pas y penser. Je me prépare comme pour les autres concerts. C’est un peu déstabilisant, mais je suis super contente, je suis impatiente de montrer mon travail.
Discographie
Laura CahenJ’ai cru voir que tu étais représentée par Mélissa Phulpin ? Tu intègres le label Tomboy Lab ?
Laura Cahen : Non, je suis chez Le Phonographe, le label de Samy Osta (qui a réalisé Feu! Chatterton, La Femme…).
Samy a monté ce label assez récemment et y a intégré Juniore et moi!
Comment vous êtes vous rencontrés ?
Laura Cahen : On s’est rencontré de manière très professionnelle via mon éditeur qui nous a mis en relation, il y a un peu plus d’un an. Nous nous sommes tout de suite très bien entendus, humainement et artistiquement. Une très belle rencontre !
Ton premier EP O est paru au mois de juin. Comment le regardes-tu aujourd’hui ?
Laura Cahen : J’en suis toujours très fière. On ne l’a pas encore beaucoup joué sur scène donc il est presque comme neuf! Ce qui change le plus vite en ce moment chez moi, c’est la voix, c’est probablement ce qui évoluera le plus entre cet EP et l’album futur.
Un album arrive ?
Laura Cahen : Oui il avance, c’est en chantier, en construction. Je ne peux pas en dire plus. Mais un titre va arriver prochainement et un autre en début d’année.
Tu as une approche en Noir et Blanc (la pochette de ton EP, ton clip). Pourquoi ?
Laura Cahen : Avant, je faisais les choses avec beaucoup de couleur. Là, je me recentre sur l’essentiel. Je cherche la pureté, la simplicité, et c’est ce que je trouve dans le travail d’Anna Jean (Juniore) qui a réalisé justement le clip et la pochette. J’aime bien l’idée que ma musique s’écoute en Noir & Blanc. Le Noir & Blanc, c’est aussi une certaine idée de l’élégance.
Laura Cahen – Reverbere
Comment écris-tu tes chansons ? Le texte en premier ?
Laura Cahen : Je n’ai pas vraiment d’idée arrêtée là dessus, c’est évolutif. Avant c’était le texte en premier, la musique ensuite. En ce moment c’est l’inverse. La musique trotte dans ma tête et je la joue. Les mots arrivent après. J’ai une approche assez instinctive, animale. Je tente de laisser le cerveau de coté, et mon crayon voguer, un peu à l’image des poètes surréalistes avec l’écriture automatique.
J’imagine des successions d’images plutôt abstraites, ouvertes. J’essaye de faire en sorte que mes chansons soient des petits tableaux, qu’à la fin de celles-ci les gens en retiennent une image, une émotion. J’aime qu’il y ait plusieurs lectures, que chacun puisse se raconter une histoire.
A quel moment de la journée écris-tu ?
Laura Cahen : Il n’y a pas de moment précis, ni de lieu. Il faut que je sois seule et au calme. Il me faut un petit havre de paix. Par exemple, au MaMA, c’est impossible.
A quel moment tu as compris que tu voulais faire de la musique de manière professionnelle ?
Laura Cahen : Je ne sais pas non plus s’il y a eu un instant précis. Je fais de la musique depuis très longtemps. Je me souviens m’être dit à dix ans : »je veux faire ça, je ne veux faire que ça ! » J’étais hyper contente de chanter, mais me pensais incapable d’écrire une chanson, donc incapable d’en faire mon métier. Ça me tracassait. Et puis, un jour j’ai écrit ma première chanson. Bon c’était nul mais j’avais franchi cette montagne que je pensais infranchissable. C’est peut-être là le point de départ.
Les Inrocks, dans la chronique de ton EP t’ont rangé entre Barbara et Camélia Jordana ? Cela te convient ?
Laura Cahen : C’est toujours agréable d’être comparée à des belles chanteuses comme ça !
J’ai d’ailleurs partagé une scène avec Camélia Jordana récemment , c’était chouette. Et je suis très honorée d’être rapprochée de Barbara que j’admire. Mais pour tout vous dire, je suis plutôt inspirée par des chanteuses comme Beth Gibbons de Portishead, Feist ou Lhasa.
Laura Cahen - O
TOP 1O
1) Le meilleur disque de 2015 ?
Laura Cahen: Sophie Hunger avec Supermoon.
2) Le disque que tu attends le plus ?
Laura Cahen : Celui de Feu! Chatterton qui sort aujourd’hui.
3) Le disque que tout le monde a écouté sauf toi ?
Laura Cahen : Celui de Radio Elvis (l’EP), j’aimerais vraiment réussir à les voir en live !
4) Ta bande originale de film préférée ?
Laura Cahen : La Leçon de Piano de Jane Campion.
5) Ta salle préférée pour faire un concert ?
Laura Cahen : La salle Poirel à Nancy.
6) Ta salle préférée pour voir un concert ?
Laura Cahen : Le Théâtre Antique de Vienne
7) Ton disque honteux ?
Laura Cahen : La B.O. de Titanic.
8) Ton disque préféré de Portishead ?
Laura Cahen : Les 3 sont magnifiques !
9) Le métier de l’industrie musicale que tu ne comprends pas ?
Laura Cahen : Directeur artistique.
10) Tu peux créer un festival… Son nom ? Ses têtes d’affiche ?
Laura Cahen : Hmmm… Ça serait probablement à Nancy… Et je ferai appel à des gens inspirés pour trouver le nom parce que là je ne trouve pas…
Et la programmation, sans prétention : Portishead, Radiohead, Sophie Hunger, Feist, Et puis aussi des français avec Bertrand Belin, Juniore, Bensé, Gérald Kurdian, Chapelier Fou.
Et je ferai revenir Lhasa et Bashung…
L’EP O de Laura Cahen est disponible depuis le mois de juin 2015 via le label Le Phonographe.
Laura Cahen est en concert les mois prochains notamment en première partie de La Grande Sophie à Épinal et de Nach à Belfort.