Brian Christinzio, alias BC Camplight, n'a pas la tête de ses chansons. On s'attend à un petit gars avec une coupe de cheveux bourgeoise et le polo Ralph Lauren adéquat. Tout sauf à ce bûcheron fragile venu de Philadelphie et aujourd'hui installé à Manchester en gros. Oui, BC Camplight a le physique pour être maître de forges, équarrisseur ou dresseur de loups. Au lieu de choisir cette destinée sympathique, Christinzio a décidé d'écrire des chansons. Et quelles chansons...


Auteur de deux albums (dont le très sympathique Blink of a Nihilist) lors de la décennie précédente, BC Camplight était passé sous les écrans radars des critiques européens. Une dépression et quelques cuites plus tard, le revoilà. Signé chez Bella Union, cet expatrié de luxe a sorti son meilleur album à ce jour. Sur How to Die in the North, notre bûcheron de l’extrême fait cracher son piano des mélodies sensationnelles et fait se crasher les héritages d’Elton John, de Billy Joel et d’un certain Brian Wilson. C’est soul, c’est pop, c’est frais… Parfois Camplight décompense, parfois BC danse. Et nous on rentre en transe.

A vous Cognacq-Jay.

BC Camplight

Qu’est-que tu as fait entre 2007 et aujourd’hui ?

Discographie

BC Camplight : J’ai beaucoup bu. J’étais lassé de ma musique et de celle des autres accessoirement. C’est vraiment un milieu bizarre. Quand les choses n’ont pas de sens, c’est vraiment mauvais pour moi. Maintenant, je suis de retour et je pense que je suis là pour un moment.

Tu vis désormais à Manchester. Quel est ton quartier préféré ?

BC Camplight : J’aime beaucoup le Northern Quarter. C’est là où trainent tous les artistes. Je passe aussi pas mal de temps au bar du Castle Hotel. C’est là où j’ai rencontré la plupart des membres de mon groupe.

Qu’est-ce que tu as trouvé dans cette ville que tu n’as jamais trouvé ailleurs ?

BC Camplight : J’adore son temps de merde. C’est un grand niveleur d’attitude. Tout le monde a l’air un peu triste et je trouve cela très intéressant. J’essaie de ne pas paraître prétentieux, mais je n’aime pas le beau temps. J’aime aussi le fait que cette ville ressemble beaucoup à Philadelphie…. sans ses habitants que j’ai réussi à fuir.

Ton second single s’appelle You Should’ve Gone to School. C’est quoi le rapport à l’école de BC Camplight? Tu étais un bon élève ?

BC Camplight : J’étais une vraie « merde » à l’école. Je suis dyslexique et j’ai pas mal de difficultés pour lire. Je suis aussi assez paresseux et je m’ennuie facilement. Une fois, j’ai obtenu un 8 en anglais. Un 8 ! Sur 100. Un 8.
La seule raison pour laquelle je suis passé par l’école est parce que j’étais le capitaine de l’équipe de football.

BC Camplight – You Should’ve Gone To School

Alors comment as-tu appris à jouer de la musique ?

BC Camplight : J’ai grandi avec un piano à queue dans le salon de mes parents. C’est quelque chose qui m’a parlé dès le début. J’ai commencé à en jouer quand j’avais quatre ans et c’est la seule chose que mon cerveau comprenne de manière pleine et entière. Je mérite un zéro pointé dans les autres domaines, donc j’estime avoir de la chance de pouvoir vivre grâce au piano. Si tu me retires la musique… Et bien je serais peut-être en train d’enlever des chewing-gums secs sur une piste de bowling… Le tout sans un sou.

BC Camplight – Love Isn’t Anybody’s Fault
BC Camplight – Love Isn’t Anybody’s Fault

Tu peux nous expliquer la pochette de How To Die in the North ?

BC Camplight: Je voulais quelque chose de simple et qui inspire confiance. Les pochettes de mes précédents disques ressemblaient à des couvertures de comics.

BC Camplight – Love Isn’t Anybody’s Fault

How to Die in the North est une sorte de renaissance pour toi. Tu écoutes tes propres disques ?

BC Camplight : J’écoute beaucoup ce disque car j’aime bien me taper dans le dos quand je suis fier de ce que j’ai fait. Les deux premiers me rappellent un peu trop la période de leur création.

Just because I love you est diablement sexy. Peux-tu me raconter l’histoire de cette chanson ?

BC Camplight : Je n’ai pas pour habitude de parler du sens de mes chansons. Just because I love you fait du bien aux gens qui l’écoutent et chacun lui donne le sens qu’il veut. On va en rester là.

BC Camplight – You Should’ve Gone To School

Tu es sensible aux critiques ?

BC Camplight : Quoi? Qu’est ce que j’entends? Tu n’aimes pas mon disque??? Je t’attends dehors!!

TOP10

Le meilleur album de 2014 ?

BC Camplight : La réédition du best of de 10 CC.

Ton plaisir coupable en musique ?

BC Camplight : Phil Collins.

Le producteur de tes rêves ?

BC Camplight : Jeff Lynne sans doute.

La meilleure salle de concert pour jouer un concert ?

BC Camplight : Le Gorilla à Manchester.

La meilleure salle de concert pour regarder un concert ?

BC Camplight : Le Kazimer à Liverpool.

Si BC Camplight était une bande originale de film ?

BC Camplight : J’ai toujours pensé que ma musique se marierait très bien avec Poltergeist.

Manchester City ou Manchester United ?

BC Camplight : Je ne connais rien au football. Je suis américain. Je sais juste ne pas aller dans des pubs remplis de types obèses ayant le crâne rasé.

Si tu pouvais créer un festival…

BC Camplight : Il s’appellerait le Dissapointmentalooza et Paloma Faith jouerait trente-six heures d’affilée. Et aucun remboursement possible!

Joy Division ou New Order ?

BC Camplight : Ça c’est vraiment pas mon truc.
Si on fait dans le mancunien, je prends The Fall.

Ton artiste français préféré ?

BC Camplight : Django Reindhart.

BC Camplight - How To Die In The North

BC Camplight sera en concert le 29 avril 2015 à La Flèche d’Or (Paris) avec Other Lives.

Pouet? Tsoin. Évidemment.

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