On repère Wilkinson sur les radars à l’époque de Waterpistol de Shack. Commencer par un classique absolu de la pop anglaise n’est pas une chance donnée à tout le monde. Enfin rapprocher les mots « chance » et « Shack » relève plus de l’exercice de style que de la…
En effet, les bandes de Waterpistol ont brûlé avec le studio d’enregistrement précipitant la faillite de Shack et des frères Head. Il faudra attendre quatre années pour qu’un label teuton s’occupe de sortir ce beau disque. Les ventes furent ridicules, la légende immense.
Pendant que les les frères Head se plongeaient dans des vapeurs peu mélodiques, Wilkinson fonda Cast avec un autre type frappé par la malchance, John Power des feus La’s. Supporter Lee Mavers deux jours relève de l’exploit, Power qui porte bien son nom a tenu neuf ans. C’est dire la résistance du garçon…
L’alliance de deux compères se révéla plus que bénéfique. Groupe préféré des frères Gallagher, Cast enchaîna les tubes pendant quatre ans avant de se faire flinguer par un peloton d’exécution composé des pigistes du N.M.E. et de Magic!.
Cast en pause, Pete Wilkinson fila aider les Echo And The Bunnymen à rester dans la danse et retrouva en 2006 les frères Head pour enregistrer l’ultime album de Shack.
En 2015, la planète pop tourne sans Shack mais peut compter sur le Red Elastic Band (dont Wilkinson fait partie) pour accompagner Michael Head dans ses trop rares concerts.
Cette raréfaction du phénomène Mick Head laisse du temps à Pete Wilkinson pour enregistrer un disque solo. No Friend Of Mind est donc la suite de deux disques sobrement intitulés Huxley Pig, Part 1 et Huxley Pig, Part 2. Wilkinson y déploie un savoir-faire pop parfaitement maitrisé.
Sur No Friend Of Mind, on retrouvera donc cette maitrise pop (In A Day, Promise) et cette touche psychédélique qui ne dit pas son nom.
C’est que le vieux briscard peut tailler des croupières aux groupes sans lendemain du Royaume-Uni.
Par contre, ne cherchez pas ce disque sur Amazon ou sur des sites plus recommandables… No Friend of Mind sort sans label ni distributeur. Mais que fait Viper ? Et les frères Skelly du Skeleton Key Records ?
Vous pouvez vous le procurer via le site du bonhomme et vous aurez la satisfaction de découvrir que les visuels de No Friend Of Mind sont assurés par Pascal Blua.
Pourquoi avoir intitulé ce projet Aviator ? Tu ne voulais pas sortir ce disque sous ton propre nom ?
Aviator : Ce nom d’Aviator, est venu par accident.
C’est le label Viper avec qui j’ai publié le premier Huxley Pig qui m’a poussé à trouver un nom. Je pensais utiliser mon propre nom, Pete Wilkinson mais c’était cruellement manquer d’imagination.
A cette époque, j’écoutais beaucoup Spiritualized, notamment Ladies and Gentlemen We Are Floating in Space.
Du coup mes idées se sont focalisées sur quelque chose qui flottait. Voilà comment est venu le nom d’Aviator.
Cela ne te dérange pas si on te considère comme un homme de l’ombre. Tu as joué avec beaucoup de groupes (Cast, Shack, Echo and The Bunnymen) et c’est rare de te voir sur le devant de la scène ?
Aviator : Je suppose qu’être bassiste a pour corollaire de se faire reléguer derrière le chanteur et le guitariste.
Mais mes influences ont toujours été le fait de bassistes. JJ Burnel, Sid Vicious. Sans eux, des groupes comme les Pistols ou les Stranglers auraient eu un son et un destin bien différents.
No Friend of Mine a été enregistré à Liverpool ? A l’ancienne ou en utilisant Pro Tools ?
Aviator : No Friend Of Mind a été enregistré dans le quartier de Gospel Oak à Londres en utilisant Pro Tools et des musiciens.
Les nouveaux outils sont plus commodes et moins onéreux quand tu es un artiste « indépendant ». Simon Finley joue de la batterie sur le disque. Il a enregistré ses parties à Liverpool et nous les a envoyées.
Ton précédent disque solo remonte à 2002. Pourquoi sortir un disque en 2015 ?
Aviator : Kate Bush a mis 12 ans pour revenir avec Aeriel, je voulais faire mieux ! Plus sérieusement, j’ai réalisé Huxley Pig Pt2 et j’ai été accaparé par de nombreux projets : Siberia des Echo and the Bunnymen, Slidling l’album solo de Mculloch, The Corner of Miles and Gil de Shack et pas mal d’autres choses.
Tu as commencé à jouer avec Shack en 1990. Quelles sont les évolutions de l’industrie musicale qui t’ont le plus marqué ?
Aviator : Ce qui m’a le plus marqué, c’est la facilité avec laquelle on peut enregistrer et distribuer de la musique d’une qualité incroyable indépendamment des labels. Lorsque j’ai commencé, Facebook et Twitter n’existaient pas et c’était difficile d’interagir avec les fans et de mettre la musique à leur disposition. Ceci dit, on a un peu perdu le charme de la découverte – j’adorais l’excitation d’aller à un concert dans l’espoir d’entendre pour la première fois de nouveaux titres en live. La musique semble plus disponible actuellement. Il y a beaucoup de musique de masse, stéréotypée, et bien que j’en aime une partie, ça n’a pas la même influence sur mes créations que les groupes qui la font de manière plus organique.
Qui joue sur ton disque ?
Aviator : Mark Neary tient la basse, la guitare pedal steel et produit No Friend of Mind. Simon Finley joue de la batterie et Patrick Walden (ex Babyshambles) joue de la guitare sur quelques titres tout comme Mike Moore. J’assure les voix et la guitare acoustique.
Peux-tu m’expliquer le sens que nous devons donner au titre de ton album ?
Aviator : L’idée derrière No Friend of Mind est une perte de l’intuition et de la découverte. C’est une analyse de notre société : nous sommes toujours connectés ce qui nuit à notre imagination et à notre création. Donc il ne s’agit pas d’ami de nos esprits.
Tu joues dans le Red Elastic Band de Michael Head et dans Cast. Mick Head a écouté ton disque ? John ?
Aviator : Mick a entendu les chansons et a été très encourageant. Son travail est une grande source d’inspiration pour moi.
Quant à John, je ne lui ai pas encore envoyé le disque. Mais je vais le faire.
Aviator – Burning Car | RMTV Music
Comment as-tu appris à jouer de la basse ?
Aviator : Je suis un autodidacte. J’ai écouté beaucoup de disques. Surtout les singles des Stranglers comme Peaches ou Nice’N’Sleazy. Les Stranglers sont une grande influence.
Après mon frère m’a aidé pour le placement des doigts sur le manche.
Tu ne trouves pas que ta chanson « In a day » pourrait avoir sa place sur Slideling de McCulloch ?
Aviator : Ahah ! Je n’y ai pas vraiment songé. Je n’ai pas écouté ce disque depuis une dizaine d’années.
Je suppose que l’influence de Mac est enfouie dans les profondeurs de mon subconscient.
La chanson All You Deserve sonne très Liverpool. Que cela signifie pour toi de venir de Liverpool ?
Aviator : Beaucoup de choses. Liverpool est une partie importante de mon identité musicale. Et socialement et émotionnellement.
Ses habitants et cette ville ont façonné ma musique. Sans les Beatles, Mick Head, Echo And The Bunnymen, Alan Wills, le Liverpool Football Club et ma femme (qui est aussi de Liverpool), je serais quelqu’un de différent.
Je suis très fier d’être de Liverpool.
Une tournée est prévue ? On a une chance de te voir en France ?
Aviator : J’espère. J’adorerais jouer en France, j’ai de bons souvenirs en France avec des concerts à La Locomotive, au Bataclan… Et j’adore Pigalle.
Pour le moment, une date est planifiée à Liverpool. Celle-ci va bientôt être confirmée.
Aviator – Desolation Peaks | RMTV Music
TOP 10
1) Le meilleur disque de 2015 ?
Aviator : I Declare Nothing de Tess Parks & Anton Newcombe.
2) Le pire album de 2015 ?
Aviator : Je pense que ce n’est pas très constructif de répondre à ceci… Disons que je ne suis pas fan de musique pré-fabriquée.
3) Ton artiste français préféré ?
Aviator : Air. Ma femme dirait MC Solaar.
4) Blur ou Oasis ?
Aviator : Oasis pour toujours.
5) Everton ou Liverpool ?
Aviator : Liverpool FC.
6) La meilleure salle pour voir un concert ?
Aviator : J’aime l’intimité des petites salles.
Sinon j’ai bien aimé voir Radiohead au Parc Victoria.
7) La meilleure salle pour faire un concert ?
Aviator : Paris. Et si je ne peux pas être à Paris, je choisis New York. New York a toujours été géniale.
8) Ton plaisir coupable en musique ?
Aviator : Oh… Coldplay peut-être.
9) Paul McCartney ou John Entwistle ?
Aviator : Impossible de choisir. Les deux sont très importants.
10) Si tu pouvais créer un festival. Quel nom ? Quelles têtes d’affiche ?
Aviator : Alors pour le nom : AVIATORS MINDBENDING FESTIVAL OF MUSICAL DISCOVERY.
Le vendredi soir, les Queens Of The Stone Age, le samedi Radiohead, le dimanche Aviator avec des invités comme Richard Hawley, Elbow, MC Solaar et Kraftwerk.
- San Fran (Reprise)
- Twisted code
- Desolation Peaks
- Promise
- The Dove
- In a day
- All you deserve
- The shape of things to come
- Stinger
- No friend of mind
- Space