Après une prestation idéale pour ouvrir les hostilités en fin d’après-midi, Radio Elvis laissent la place au duo – flanqué d’un bassiste de tournée – torturé Drenge, très efficace, surtout lorsqu’il s’agit de livrer son nouveau single We Can Do What We Want. Dans une veine plus psychédélique, les Temples, récemment désignés « meilleur groupe du Royaume-Uni » par Noel Gallagher lui-même, assurent un concert de bonne facture au moment de l’apéritif. De quoi mettre les spectateurs dans de bonnes conditions avant l’arrivée sur scène du patron.
Fraîchement revenus des États-Unis pour entamer la tournée des festivals européens, Noel Gallagher et ses High Flying Birds sont une tête d’affiche de prestige, une exclusivité pour les organisateurs, ravis d’avoir signé l’ex-Oasis pour sa seule date estivale dans l’hexagone.
Noel superstar
Moins puissant qu’au début du Chasing Yesterday Tour à Belfast, le NGHFB se contente de faire le job devant une place de la République débordante, à majorité déjà ralliée à la cause de Noel, superstar dans et hors de ses contrées d’origine. Une ferveur motivante pour un homme habitué des stades et au sommet de son art.
Contraint par le temps, le natif de Burnage doit boucler le tout en une heure. Everybody’s on the Run et Lock All the Doors est une brillante ouverture, exécutée avec sérieux par le quintette, appliqué à mettre l’intensité nécessaire dans ces premières minutes. Soutenu par la section cuivre, In the Heat of the Moment sonne toujours aussi bien, contrairement à la version un peu légère de Riverman, plus appréciable sur disque que sur les planches.
Parfois délaissée, Whatever (à l’acoustique) est aussi bien accueillie que le « bonsoir » furtif du front-man, aussi approximatif avec la langue de Molière qu’avec celle de Cervantès (Cf. le « muchas gracias » qui conclue The Mexican). Parenthèse linguistique refermée. Noel ne change rien de ses habitudes, maîtrisant à merveille ses courts temps de paroles et ses fulgurances (You Know We Can’t Go Back) pour proposer un spectacle millimétré. Refrain entêtant, trompettes en avant, Dream on résonne comme un hymne à la tombée de la nuit avant que le show ne prenne une autre tournure.
Time for one more
Assidu jusque-là sans vraiment forcer, le groupe donne à l’immense place des allures de stade, emballée par le rétro Digsy’s Dinner et If I Had a Gun, titre majeur du premier album. Ce soir, pas de rappel, ou seulement celui du passé, amorcé par The Masterplan que les aficionados semblent apprécier, au même titre que l’excellent AKA… What a Life! et son beat de batterie robotique.
Si Noel Gallagher a « le temps pour une autre chanson (I’ve got time for one more) », le public serait quant à lui bien resté après le final Don’t Look Back in Anger, annoncée comme une « chanson écrite ici, à Paris » et reprise par des milliers d’âmes.
Une heure, pas plus. Pour son unique passage en France cet été, le hit-maker a fait ce qu’on attend de lui : servir des tubes à la pelle pour faire passer une bonne soirée aux spectateurs, venus nombreux. Même loin du niveau qu’ils affichaient au début de leur tournée, ses High Flying Birds et lui semblent avoir consolidé leur statut auprès du public francilien, conquis. Une bonne nouvelle.
Pas de Radio Elvis ? ;-)